Ou comment apprendre à fermer les yeux
Rédigé parNicolas Gary, le vendredi 29 avril 2011 à 14h22
Près d’un mois après la fin du Salon du livre de Paris, Force Ouvrière vient de faire part de ses multiples inquiétudes dans le domaine de l’édition. Avec 14.000 salariés dans le secteur, « parmi les plus mal payés de France », le mouvement d’humeur fait grincer des dents.
Au cours du Salon, cela a commencé par un quizz à l’humour jaune, dont Jacqueline Becker se félicite de la réussite. La secrétaire générale du syndicat de l’édition SNEP-FO et les représentants vont «enfin être reçus au ministère de la Culture et nous espérons que le ministère du Travail fera pression sur les employeurs pour qu'ils relancent les négociations ».
Un vif soulagement, alors que les négociations avec le SNE étaient pour l’heure au point mort.
Parlons d'argent…
Et d’ajouter : « C'est le chantage permanent, les patrons dépècent la convention collective. En 2010 nous avions espéré une amélioration avec l'arrivée d'Antoine Gallimard à la tête du SNE, mais il n'est qu'arrogance et mépris. » Alors évidemment, les salaires sont en première ligne des revendications, mais la discrimination n’est pas loin. 74 % des effectifs de l’édition sont des femmes, aux salaires plus bas, plus souvent en CDD et dans des emp:ois à temps partiel.
… et de recrutements
Le SNE ne ressent manifestement pas le besoin de mettre en place un accord, pas plus que sur la précarité ou les séniors. C’est qu’en parallèle, le ratio embauches / départs ne serait pas non plus à la fête. Pour 2009, 1214 départs, contre 575 arrivées.
On remplace par des autoentrepreneurs, des indépendants, ou des stagiaires, avec un parcours loin de faire rêver : « Dans l'édition, on rentre en stage et on y reste des mois. Les candidats ont un niveau bac+4, mais commencent en bas de l'échelle avec des travaux de secrétariat On nous demande aussi de lire les manuscrits et de donner un avis, sans être payés ou pas beaucoup II faut avoir le soutien de sa famille pour tenir Les gens acceptent ensuite le SMIC, car ils adorent ce qu'ils font », confirme une employée.
Comment comprendre dans ce cas : le chiffre d’affaires stable tendant à la hausse, le bénéfice d’une TVA réduite pour l’ebook dès 2012, et finalement l’ensemble du secteur ?
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