Écrit par Cameroon Tribune
Vendredi, 29 Avril 2011 11:41
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On les appelle « centres en retrait », « retour d'ascenseur », « mallettes de souveraineté » ou plus prosaïquement « Matabiche » et autres « gombos ». Des pratiques aussi anciennes que généralisées, et dont le secteur des marchés publics est aujourd'hui l'un des nids les plus fertiles. Qu'il s'agisse des « 4.9 » (marchés de moins de 5 millions de F, attribués en gré à gré) ou des marchés en appels d'offres, des réseaux entiers de corruption et bakchichs se sont ainsi tissés dans un secteur qui pèse pour plusieurs
centaines de milliards de francs par an. A tel point qu'après plusieurs descentes sur le terrain et enquêtes, la Commission nationale anti-corruption (Conac) place à une échelle de 7,27 sur 10, l'intensité de la corruption dans les marchés publics. Suffisant pour que la sonnette d'alarme soit tirée par la plus haute autorité du pays, dont les instructions sont à l'origine du forum sur la lutte contre la corruption dans les secteurs des marchés et travaux publics, ouvert hier à Yaoundé. A l'initiative de la Conac, une centaine de représentants d'administrations publiques, sont ainsi réunis afin d'analyser les causes qui favorisent l'étendue du fléau dans ces secteurs, et proposer les moyens d'y remédier.
Dans son allocution d'ouverture, le vice-président de la Conac, Dieudonné Massi Gams a situé les enjeux de ces assises, qui répondent à une situation d'urgence. « La corruption dans les marchés publics constitue un grand frein au développement et figure parmi les principales causes de pauvreté dans notre pays », a indiqué le vice-président de la Conac, avant de relever quelques unes des mauvaises pratiques recensées sur le terrain ; irrégularités dans les procédures, attributions de complaisance, multiplication des avenants, approximation dans la réalisation des travaux, etc. Autant d'indicateurs négatifs dont la conséquence directe est l'énorme perte générée dans les finances publiques. Et a posteriori, une image dégradée qui freine l'élan des investisseurs étrangers.
Fort de ces constats, mais aussi de la multitude des grands projets structurants en chantier ou annoncés, la Conac entend à travers ce forum, contribuer à limiter les effets néfastes de la corruption dans ces secteurs stratégiques de développement. A la suite des communications de l'ARMP, du Contrôle supérieur de l'Etat, du ministère des Finances et de celui de l'Economie, les travaux se déclinent en ateliers dont les rapports seront restitués aujourd'hui. En plus des propositions escomptées qui seront transmises à qui de droit, la Conac en attend la création d'un comité éthique, d'un comité de suivi- évaluation opérationnel, ou encore l'élaboration d'un code de bonne conduite dans les marchés publics.