Les voitures électriques, bien que n'étant pas des véhicules véritablement écologiques car elles consomment de l'électricité produite en France à 75% par des centrales nucléaires et le reste en grande partie par des énergies fossiles, les énergies renouvelables étant encore malheureusement très peu développées, présentent le très grand avantage de ne pas émettre directement de C02 responsable du réchauffement climatique d'origine humaine, ni de particules fines très toxiques pour la santé. Et en plus elles ne font pas de bruit.
Les constructeurs automobiles se sont donc engouffrés dans ce secteur très porteur puisqu'il est estimé par le Gouvernement entre 20 à 50 milliards d'euros par an en Europe, dont 7,5 milliards en France, à partir de 2020. De nombreux modèles sont aujourd'hui déjà disponibles. Et leur achat est encouragé par un super-bonus de 5000€.
Reste un problème majeur à résoudre : celui de l'installation sur notre territoire d'un réseau de points de recharge pour faire le plein d'électricité suffisamment dense car l'autonomie de ces véhicules reste et restera probablement limitée. Ainsi le Ministère de l'Ecologie estime les besoins en France à 400 000 bornes accessibles au public et à 4 millions de bornes privées à l'horizon 2020.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l'Écologie a donc demandé au Sénateur Louis Nègre de mener une réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour développer les infrastructures de recharge des véhicules électriques. Cette réflexion a conduit à la remise à la Ministre d'un " Livre vert " qui apporte des précisions indispensables sur le dimensionnement des infrastructures, ainsi que sur les modèles économiques et juridiques pour leur déploiement. Il constitue le véritable guide destiné aux collectivités territoriales dans la mise en oeuvre de leur projet.
Et c'est sur la base de ces recommandations que le Ministère de l'Ecologie vient de lancer un Appel à Manifestations d'Intérêt pour accélérer la mise en place d'infrastructures de recharge fiables, pratiques et sécurisées. Au cours de la phase pilote 2011-2015, l'Etat subventionnera jusqu'à 50 % de l'investissement.
L'appel à Manifestations d'Intérêt est piloté par l'ADEME. Il s'adresse aux collectivités territoriales, fournisseurs de services, fournisseurs d'énergie et équipementiers.
Le cahier des charges précise que l'une offre est destinée à :
- assurer aux utilisateurs l'accès à des infrastructures de recharge, normalisées et standardisées, dans l'espace accessible au public ;
- garantir la sécurité et le confort des utilisateurs dans l'utilisation de ces infrastructures, ainsi que la simplification du système de paiement et de la tarification ;
- calibrer, à l'échelle de la collectivité locale, l'infrastructure de recharge publique, les coûts associés, et les modèles de revenus envisageables, en s'appuyant sur les recommandations du livre vert et en privilégiant les solutions environnementales attractives.
Les villes labellisées " EcoCités " devront candidater auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, au titre du programme " Ville de demain ".
Un budget total de 50 millions d'euros sera alloué aux opérations soutenues dans le cadre de ces deux programmes.
Il reste à espérer que le Gouvernement s'engage réellement et de façon massive dans le développement des énergies renouvelables afin que la voiture électrique soit véritablement écologique.
Hervé de Malières
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