Aimez vous la couleur Orange ?
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Aujourd'hui, Orange est le cinquième opérateur mondial, la société réalise 50 milliards d’euros de chiffre d'affaires, dont 20 milliards en France. A première vue, une entreprise florissante, qui a su relever de nombreux défis technologiques et structurels. Mais tout cela a un coût, financier et humain. Comment est-on passé d'une entreprise de service public à une multinationale ?
Le documentaire retrace l'histoire de cette entreprise, née il y a trente ans. Il rappelle les dates clés et, pour incarner cette saga industrielle, il fait les portraits croisés de salariés ou de dirigeants de la société de télécommunications.
Véronica, chef d'équipe d'une plate-forme d'appels en banlieue parisienne ; Bruno, ex-lignard passé à la maintenance en Picardie ; Mireille, directrice territoriale à Marseille ; Luigi, manager de boutique à Paris ; Karine, ancienne manager qui a quitté la société ; Ndiata, architecte réseaux à San Francisco ; Henri, chef de l'unité événementielle sur le Tour de France.
Anciens ou nouveaux, fonctionnaires ou contractuels, tous témoignent de leur expérience dans cette entreprise en pleine mutation. Dans les années 80, il y a 20 millions d'abonnés au téléphone, les télécommunications sont un service public et l'avenir semble radieux.
Arrivent les années 90. L'heure de la déréglementation a sonné. France Télécom est née. Cinquante mille salariés vont passer en quelques années du technique au commercial. Une révolution.
En 1998, c’est l'ouverture totale à la concurrence. Les boutiques ont remplacé les agences, les plates-formes d'appels se sont substituées aux opératrices d'autrefois, les dérangements sont désormais sous-traités et les usagers d'hier sont devenus des clients sollicités par de nombreux concurrents.
Les années 2000 marquent un autre tournant. Les télécommunications rencontrent le monde de la finance. France Télécom achète le britannique Orange. Un succès. Mais d'autres acquisitions, trop chères, et l'effondrement de l'action entraînent une dette colossale : 70 milliards d'euros.
En 2003, c'est le redressement. Orange met en oeuvre un plan de 22 000 départs volontaires en deux ans. Restructurations, mobilités forcées, incitation au départ à la retraite, course à la rentabilité, pression des résultats, les méthodes sont parfois insidieuses.
Il y a ceux qui jouent le jeu et ceux qui souffrent, qui ne s'y retrouvent plus. A tel point que les syndicats ont mené en juin 2007 une enquête sur les mobilités forcées.
La caméra laisse deviner les coulisses de cette réorganisation. Au-delà de celle-ci, il reste les nouveaux défis techniques et économiques à relever.
Sur le Tour de France, véritable vitrine technologique, et dans le laboratoire de recherche Orange Lab, à San Francisco, on s'attelle à transformer l'innovation en business. L'objectif : fournir aux clients des services hyperperformants, faciles à installer et à utiliser.
Entre plan de redressement et concurrence, que reste-t-il aujourd'hui du service public d'hier ? Orange serait-elle devenue une simple mécanique ?
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