(poème en prose, érotique)
Neuf minutes, c’est tout ce qu’il lui restait, c’est comme quand on regarde un film dont on connaît ‘heure de fin, mais pas la fin bien qu’on suppose un « happy end ».
Neuf minutes pour me dire enfin qu’elle m’aime, enfin surtout qu’elle aimerait coucher avec moi, après un mois de sourires, de regards en coin, de demi-caresses sur fond de Caraïbes, d’océan, de bateau. Neuf minutes avant la sécante, l’annonce impitoyable d’embarquement immédiat dans le petit aéroport de Saint Machin. Marianne !
Ce n’était pas qu’elle était tellement belle, ni particulièrement sexy, mais elle couvait en elle un feu qui dès le début de son séjour ici, de son veuvage déjà vieux de six mois, avait implanté au creux de mes reins un désir quasi irrésistible.
On s’était bien embrassés, un soir de fête, un soir d’ivresse. Un vrai baiser d’amour. Tendrement, puis fiévreusement, elle avait dit « viens dans mon bungalow », elle avait dit « je te veux en moi, tout de suite ». Puis plus rien, la raison cette foutue « raison » des gens conscients, l’avait emporté, l’avait emportée.
Mais revenons à l’aéroport.
Elle m’avait dit qu’à 27 ans elle n’était « pas prête », bon Dieu ! Qu’elle hésitait. Ici, à l’aéroport, elle hésitait encore, et nous parlions de tout, de rien, de New York … l’heure avançait !
Tout à coup, les yeux noyés des larmes de la perdre pour toujours je sentis ses bras autour de mon corps, ses mains sur mon visage, ses seins pressés contre ma poitrine, de plus en plus fort, de « mieux » en mieux. Et sa bouche, ouverte, voluptueuse cherchait la mienne, sa langue chaude cherchait ma langue … bon Dieu elle me rendait fou. Et j’éjaculai, instantanément, sans avertissement et sans contrôle. J’avais une de ces hontes ! Mais maintenant, consciente de la situation, elle se frottait contre moi, elle plaquait mes mains sur ses seins et … son avion décolla.
Vite, direction mon bungalow dans la voiturette que je conduisais d’une main ; l’autre elle l’avait mise dans sa culotte et en même temps caressait mon sexe qui se regonflait déjà à en devenir aussi tumescent que tout à l’heure, à l’aéroport. Vite, nous entrâmes, et elle était nue avant d’arriver à mon lit. Et je pus alors tout en me déshabillant à la hâte contempler toute sa beauté, les globes parfaits de ses seins que j’étreignis de ma bouche vorace, l’arrondi si suggestif des fesses, et sa vulve, toute rose sur sa peau brunie au soleil, et …
Je la remis debout, et m’agenouillai devant elle à hauteur de sa foufoune parfaitement rasée, un prodige de plus pour une jeune femme qui s’était abstenue de tout, même de se masturber. Et là –je veux dire à cet endroit- je commençai à l’embrasser, doucement d’abord en caressant ses grandes lèvres de ma langue et en massant tendrement son clitoris … jusqu’à ce qu’elle se mette à gémir de plus en plus fort. C’était le moment d’introduire ma langue dans ce puits délicieux, et je la goûtai tant qu’elle poussa un petit cri et qu’elle jouit pour la première fois de cette après-midi (et pour la première fois depuis plus de six mois) !
Je m’était retiré, caressant l’entrée de son vagin avec un doigt humide, et elle continuait à jouir, longuement, comme une chatte de gouttière saillie par le plus gros mâle du quartier.
C’est alors que je décidai de tester si elle était une femme-fontaine.
(à suivre)