Raison 2 : Vive la Niaiserie Optimiste !
Dans un contexte mondial où les événements dramatiques se suivent, où les institutions sont bousculées par la défiance, ce mariage en grande pompe a de quoi réjouir. La réalité n’échappe pas à sa propre fiction, surtout lorsqu’elle est porteuse d’un certain réenchantement. C’est le propre des mythes, de leur schéma narratif. Avoir conscience d’être les témoins d’un tel récit, cela ne fait qu’accroître son intérêt. Et pour participer de sa valeur comme de son émotion, il nous faut bien participer à sa théâtralisation, en tant que public.: Acheter les derniers numéros dédiés à l’événement, participer aux débats sur les réseaux sociaux, bloquer sa matinée pour assister dans la commensalité à la cérémonie de Westminster, chez soi, avec des amis, voire dans un pub anglais. Raison 3 : Le Bal des Marques De nombreuses marques, soucieuses de s’ancrer dans le contexte de vie des consommateurs sont parvenues à rebondir sur l’événement. T-mobile, la FNAC, Ubisoft et sa licence des Lapins Crétins etc... Si ces prises de parole renforcent la complicité d’avec les consommateurs, elles amplifient davantage encore la popularité de l’événement «historique». Raison 4 : Le Ringard AnglaisEt l’ancrage anglais de cette histoire-là n’est pas indifférent à l’attention massive qu’on lui porte. Le cérémonial ancestral, l’étiquette, comme le kitch qui caractérisent la vie de la famille britannique séduisent par son décalage d’avec les pratiques des institutions étrangères. Un quasi anachronisme qui parvient à créer de l’affect pour cette famille royale, d’autant plus pour les non-britanniques, davantage encore pour les Français, dont la relation avec les Anglais semble être une «tendre guerre». Ainsi, les campagnes d’Eurostar rencontrent toujours le même succès en détournant avec dérision les codes de cette culture anglaise. Culture ou plutôt contre-culture. Frédéric Martel que nous avions interviewé il y a quelques temps pour Darkplanneur.TV, soulignait dans Mainstream combien cette contre-culture nourrissait la culture populaire. Le mariage de Kate et de William ( que nous nommons par leurs prénoms dans une familiarité naturelle) , contraste audacieusement avec la gravité de bien d’autres actualités, d’un certain abandon des pratiques maritales, voire d’une austérité politiquement correcte des célébrations institutionnelles. Ca ne le rend que plus désirable. Si ce mariage était un produit, il faut reconnaître la qualité de ses marketeurs. Un bel exemple de communication marketing intégré au service de l’aura de la famille royale britannique et de son imaginaire. Un imaginaire dont elle a su tirer des bénéfices en développant un puissant merchandising, rompant avec les conventions et souvent avec auto-dérision. Des activités profitablesnon-négligeables pour les revenus de la couronne. Enfin, les opérateurs de tourisme peuvent remercier Kate et William pour le coup de projecteur que leur union apporte à la destination Grande-Bretagne comme à sa culture. Raison 5: la contemporanéité toute pimpante de la guest list: Pour un mariage princier, quoi de plus improbable que de se voir cotôyer les habitués des mondanités très sang bleu à des footeux façon David Beckham ou à des gangstas rap chargés de la marche nuptiale aka Jay Z / Beyoncé ou encore Snoop Dogg? Kate et William l'ont fait! Bienvenue dans le 21e siècle vos Altesses Sérénissimes..