Concha Buika, ou plus simplement Buika, est une jeune artiste espagnole. Cela s’entend, car elle a la voix d’une andalouse chantant le flamenco du plus profond des ses entrailles. Seulement, elle représente une partie minoritaire de l’Espagne de par ses origines africaines (la Guinée équatoriale est certes le seul pays d’Afrique hispanophone, mais peu de gens le savent, même en Espagne) et donc, a fortiori, sa couleur de peau.
Le flamenco interprété par une cette jeune afro-espagnole n’a rien d’une usurpation d’identité, bien au contraire : s’il est une chose que la musique permet, ce sont les métissages. Et le flamenco, musique traditionnelle espagnole, plus précisément andalouse, tira assurément son feu dans toute la musique nord-africaine. Quel beau parcours !
Le feu, justement, tel est l’allusion du titre de ce troisième album sortit en 2008 par cette enfant du feu ou « niña de fuego ».
Les amateurs de flamenco retrouveront toute la force de cette musique viscérale, alors que ceux qui découvriront ce style tout à fait grandiose se retrouveront face à une chanteuse parfaitement respectueuse des traditions tout en n’ayant peur de laisser transparaître ses (nos ?) racines africaines, ainsi que son goût pour la soul ou le jazz.
Elle chante sur ses propres textes ou composés par Javier Limón, qui a dirigé et réalisé la production. Tout en jouant de la guitare flamenco, Limón a fait appel à Iván « Melón » Lewis au piano, Dany Noel à la basse et contrebasse, Horacio « El Negro » Hernández à la batterie, Carlitos Sarduy à la trompette, Ramón Porrina Y Piraña aux percussions à la trompette, ou encore Mandela au trombone.
L’album Niña de Fuego fait la part belle à la copla, chanson populaire des années 30 à 60. Concha Buika en interprète un classique avec « Falsa moneda ». De même, elle s’adonne à la ranchera avec « Volver, volver » du répertoire de la Mexicaine Chavela Vargas. Le dernier titre vous sera plus facilement reconnaissable, puisqu’elle réinterprète également « La bohème » de Charles Aznavour, en espagnol.
Une très grande découverte, couronnée de deux Latin Grammy Award pour son disque précédent, Mi Niña Lola. Si les récompenses valent ce qu’elles valent, je vous confirme que, pour le coup, ils ont eu l’oreille fine et cela est mérité. La notoriété n’est plus qu’à un pas…
« Su voz vuela indomable y tierna entre árboles de agua, agua de luz y mentiras cobardes.
Su voz es como un beso desgarrador. Como un terno beso de niña…
La niña de fuego… »
(in heepro.wordpress.com, le 29/04/2011)
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