Sucker Punch est selon moi une” version Zack Snyder ” d’Inception ( réalisé par Christopher Nolan 2010), c’est à dire une version graphiquement superbe, d’un film d’action où l’histoire, est une histoire, dans une autre histoire.
En effet, Zack Snyder est le réalisateur de film à l’image qui éblouit par sont style graphique. Ces films ne sont rien de tels que 300 (2006), Watchmen (2009), le méconnu Royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens (2010). Ces films sont à coupé le souffle pour ce qui est de la réalisation et des effets visuels même si parfois l’histoire n’est pas à la hauteur…
Sucker Punch raconte l’histoire de Baby Doll et de ces camarades, toutes de plantureuses jeunes femmes internée dans un hôpital psychiatrique qui vont tout faire pour s’échapper de cette institution en vivant leur évasion et sa mise en œuvre dans des monde alternatif.
Ce film possède une histoire très déroutante, où chaque univers est à la fois si distinct et proche des autres que l’on peut se perdre. Parmi ces univers, nous trouvons notamment le monde réel, triste, se situant dans le milieu du 20° siècle à en juger par la voiture et le traitement des internés, celui où l’institution se transforme en “cabaret / bordel” et enfin les univers de “missions” parcourus durant les diverses étapes de quêtes, où se trouvent des personnages tels que des zombies nazis (peut être une inspiration du film norvégien Dead Snow), des dragons, etc.
L’histoire est ici mise en scène à la manière d’un jeu vidéo où Baby Doll se voit confier comme objectif de s’évader. A l’instar d’un Mario Party le jeu serait jouable à plusieurs, chacun ayant un rôle défini, plutôt orienté fps/action, où les personnages sont de magnifiques jeunes femmes courtement vêtues, championnes d’arts martiaux, maîtrisant la gâchette, la lame et une multitude de véhicules. Une bande de Lara Croft “mangaïsées” décimant des hordes d’ennemis sur leur passage. A chaque niveau correspond un élément les menant à leur évasion.
Le majeur problème du film réside cependant dans cette diversité. On appréciera certains niveau plus que d’autres, mais le spectateur que nous sommes regrettera avant tout que le monde réel ne se prolonge pas d’avantage après l’introduction du film qui était pourtant si prometteuse, poignante. Le second point noir de cet œuvre est donc le côté surréaliste et non homogène de ces niveaux.
Les effets spéciaux comme je l’annonçait plus haut sont dignes des autres réalisation de M. Snyder. Le titre apparaît en pluie sur une vitre de voiture, les combats et environnement sont entièrement réalisés en 3D, chaque explosion, bataille devient épique et nous brûle la rétine de plaisir. Peut être était-ce du à l’effet Imax dont j’ai profité, mais je fus littéralement scotcher durant tout le film par cette beauté artistique. Je ne pense pas avoir déjà vu un film aussi poussé à ce niveau qui ne soit pas réalisé tout en 3D.
La bande son n’a pas été récompensée aux oscars comme pour Inception, mais est elle aussi une vraie perle. La bande son, souvent limité à de simples thèmes sonores, comprend ici des remake de chanson célèbre. Ainsi le film s’ouvre sur une version “contine” de Sweet Dreams le succès de 83 créé par Eurythmics , à la fois enfantine et flippante, installant dès le commencement la barre très haut. Je ne me rappelle pas de toute la bande son mais on retrouvera aussi une version de Where is my mind de 88 des Pixies à l’entrée dans l’institution. Un vrai régal. Les remakes sont parfois des massacres, ici ce n’est pas le cas et c’est parfaitement intégré à l’action du film.
Je ne sais en revanche pas si le son de la salle était mal calibré ou bien si l’Imax induit cela, mais mes tympans ont sérieusement soufferts à différents moment du film car les effets sonores et la musique étaient bien trop fort. J’étais pourtant au milieu de la salle et je plains ceux sur les côtés. En espérant que ce problème ne soit pas dans le film lui même sinon pour la sortie DVD et BRD il va falloir jouer de la “zappette” ou se battre avec vos voisins…
Comme vous l’aurez sûrement compris, l’histoire ne m’a pas particulièrement emballé, la vraie vie étant trop courte pour rendre le film appréciable et le côté épisode/missions divisant le reste tenant plus du format jeu vidéo que celui appartenant au grand écran. C’est une aventure vidéo ludique dont on n’est que spectateur, une quête dont on comprend le but et les objectifs mais pas le cheminement et les changements de niveaux… Chaque niveau nous est balancé à la figure sans nécessairement nous introduire les règles… C’est une approche trop brutal, à mon avis, pour le grand public. Tous les “mâles” profiteront en revanche de décolletés plongeants, de minijupes légères flottant au gré des valses de jambes lancées lors des scènes de combat, de tenues moulantes et sexy mettant en valeur les physique avantageux de ces pensionnaires pleines de sex apeal. Mais ce qui a fait que je suis sorti de la salle avec la banane au visage reste la bande son et les effets visuels. Dans un jeu vidéo ou dans un film, cela reste à un niveau que je ne pense pas avoir déjà vu. C’est violent, tantôt coloré, tantôt désaturé, à la fois très réaliste et complètement fictionnel, c’est très bien animé, les univers et atmosphères sont riches en détails et en idées, c’est immersif et aberrant, c’est une explosion de bonheur et de rétine pendant 110 minutes. Un film je pense à voir au moins une fois pour cette raison. Il faudrait l’émotion d’un bon scénario et Zack Snyder pourrait ainsi, avec ce genre d’exploits prétendre à un oscar tellement chacune de ces réalisations est un plaisir. Ce qui n’est pas rien quand on sait que cet homme n’a que 45 ans et qu’il n’a réalisé que 7 films (un huitième en préparation) dont un court métrage.