Magazine Culture
A une certaine époque, les médias nous avaient servi une sombre histoire de "vrais faux passeports". "Sombre" revêt ici un double sens. Tout d’abord parce que l’intrigue empruntait des méandres tortueux, au sein de circuits supposés officiels. Ensuite, parce que la compréhension de cet imbroglio relevait d’initiés (journalistes et politiques), laissant le grand public dans un abîme de perplexité. Aujourd’hui, l’actualité nous livre une "vraie fausse affaire" (qualifiée comme telle par bon nombre de médias) : un espionnage industriel inexistant, sur fond de rivalités internes et enjeux de pouvoir. Les amateurs de "signifié" et "signifiant" que nous sommes, auront noté le paradoxe suivant : dans un contexte donné, des éléments censés être concrets (passeports) rendent les faits opaques ! Dans un autre, l’absence de toute preuve matérielle (si ce n’est un "vrai faux rapport" !) révèle le mobile des instigateurs ! Certes, l’actualité ne cessera jamais de nous surprendre. A ce stade, la citation suivante mériterait d’être méditée : "La vie est la meilleure de toutes les affaires. La preuve, elle nous est donnée pour rien." (proverbe Yiddish).