Magazine Culture
A nouveau, me voilà impressionnée par le talent et l'atmosphère incomparables des romans de Laura Kasischke. Si ce roman commence comme l'histoire d'une pauvre belle mère impuissante devant le rejet de ses beaux enfants et les inquiétudes de celle-ci, il dévie ensuite sur la cohésion d'un groupe en période de crise.Jiselle vient d'épouser le magnifique Mark, superbe homme que toutes les hôtesses de l'air lui envient. Elle ne comprend toujours pas comment un tel miracle a pu arriver. Introspection et rêveries d'amoureuse font passer Jiselle pour une fille qui aime se créer des soucis. Mais les événements montrent ensuite une femme qui sait aller à l'essentiel. En compagnie des enfants de Mark, elle sait mener sa barque. Avec Sam, c'est facile, il l'a adopté rapidement et les contes d'Andersen les rassemblent sur le canapé. Avec Camilla, c'est l'indifférence polie. Mais avec Sara, c'est la lutte ouverte.Hélas, tous ces stéréotypes de la famille recomposée américaine moyenne vont voler en éclat avec l'épidémie qui se déclare. La grippe de Phoenix, initialement imaginée comme un petit virus, ne cesse de faire des victimes. Et l'Amérique est bientôt mise en quarantaine. Images de panique, de mort, de violence, parsèment assez peu le livre car c'est plutôt la petite communauté qui nous intéresse. Pourtant, ces petites touches laissent des images très présentes dans nos esprits.