J. W. Waterhouse
Je remercie la jolie Audrey de m'avoir taguée dans son article et je réponds avec plaisir à ce petit défi :
" raconte trois anecdotes sur ta vie professionnelle
et trois choses folles que tu ais faites..."
(Excusez moi d'avance pour la longueur, j'ai tendance à détailler beaucoup...)
Vie professionnelle
Malheureusement, je n’ai quasiment pas d’expérience professionnelle. Étudiante, j’ai eu seulement quelques petits jobs. Voici trois anecdotes dont je me souviens...
1) Il y a quelques années, j'ai obtenu un extra chez un opérateur de téléphonie mobile. Il fallait administrer des questionnaires de satisfaction : interroger les clients dans la boutique. D'une nature assez réservée, j'ai pourtant été à l'aise, grâce à la sympathie des gens. Souvent ennuyés dans la file d'attente, désireux de donner leur avis, ou contents de raconter leur soucis, ils se prêtaient de bonne grâce au "jeu". Rien d'extraordinaire n'est survenu, mais j'ai été étonnée et encouragée, justement, par leur amabilité. Il y avait les personnages âgées à qui il fallait répéter plusieurs fois les QCM, les jeunes couples amusés de passer ainsi le temps, l'homme d'affaire qui me laissait sa carte de visite, les personnes énervées qui me demandaient de noter des tas de critiques. C'était une expérience extrêmement enrichissante au point de vue social et psychologique, qui m'a donné l'assurance dont je manquais pour aller vers les autres.
. 2) Une fois moins drôle, à Strasbourg, j'avais été appelée tôt le matin afin de distribuer un nouveau journal gratuit à un arrêt de tramway. Un garçon, arrivé plus tard sur place, en distribuait un autre, plus connu. En une heure, il est parvenu à écouler facilement son stock et est allé boire tranquillement un café. Je l'enviais ! Par contre, la plus part des gens ne prenaient pas mon journal. A la fin du timing, un boss est venu vérifier où j'en étais et m'a presque engueulée de ne pas avoir terminé. Il s'est mis à m'aider, abordant les gens avec des gestes frénétiques, et me coachant, parce qu'il fallait déblatérer un grand discours (que personne n'avait le temps d'écouter), avant de leur donner le prospectus. Je me sentais empotée, et je n'en garde pas un très bon souvenir...
3) Ce n'est pas vraiment une anecdote professionnelle mais comme je n'en ai pas d'autres, j'espère qu'elle rentre dans cette catégorie. J'avais quitté le lycée depuis un an lorsque mon ancien professeur de français, qui dirigeait une seconde littéraire, m'a rappelé. Autrefois, une nouvelle que j'avais écrite lui avait beaucoup plue : il l'avait étudié, les années suivantes, dans sa classe. Cette fois-ci, il me proposait de parler de cette passion de l'écriture à ses secondes actuelle, parce qu'ils devaient, comme nous à l'époque, rédiger une histoire à thème. Il fallait d'abord que je lise et corrige leurs copies à la maison, avant de leur prodiguer des conseils et de les accompagner dans leur correction. C'était assez impressionnant, de se trouver devant une vingtaine d'élèves attentifs et curieux. Une première "expérience" de l'enseignement au cours de laquelle, encore, j'ai aimé les échanges, les interactions.
Vie personnelle
1) J’ai rencontré mon ex conjoint à dix-huit ans, sur Internet. Il avait treize ans de plus que moi et vivait à l’autre bout de la France. En un an de relation à distance, nous ne nous sommes pas rencontrés plus de dix jours. Mais à la fin de cette première année, rêvant depuis longtemps d’indépendance et de départ, j’ai tout quitté pour le rejoindre. Rien ne pouvait entraver ma détermination. Ma mère a tenté de m’en empêcher par toutes sortes de menaces. Mon père, seul, m’a soutenue. Il m’a emmenée là bas. Nous sommes partis un matin, à l’aube. J’avais emballé quelques effets. Avant de prendre la route, j’ai aperçu une étoile filante. Nous avons traversé la moitié est de la France, de Toulouse jusqu’au nord de la Lorraine, en douze heures. Nous avons vu le soleil se lever, les régions défiler, la Provence et ses champs de lavande, Lyon et ses usines, la pluie, le vent, le ciel bleu, les changements de climat, et nous sommes finalement parvenus à destination, en fin de journée. C’était l’un des plus beaux jours de ma vie, un des plus fous, un des plus exaltants.
2) Mon déménagement de Lorraine vers Aquitaine, quatre ans plus tard, était assez cocasse. Seule, sans voiture, je tentais de transporter autant d’affaires que possible, une partie ayant été envoyée dans des cartons par une société de transport. Alors, je suis partie à cinq heures du matin, avec une énorme valise contenant mon unité centrale, une couette, une autre valise garnie de produits de toilettes, de vêtements de rechange, un gros sac dans lequel j’avais casé quelques affaires, et un grand cabas posé par-dessus le tout, contenant mes deux plantes vertes. Il a fallut prendre le bus, puis la navette jusqu’à la gare Metz-Nancy, puis le train qui filait directement à Bordeaux. A chaque arrêt, j’avais besoin d’aide pour descendre tous ces paquets et de gentilles personnes me donnaient un coup de main. Ne connaissant pas Bordeaux, n’ayant aucun contacts là bas, j’ai retrouvé l’adresse de mon nouvel appartement, récupéré les clefs, épuisée mais heureuse. C’était une journée éprouvante.
3) Une anecdote étrange. Ce soir-là, j'ai eu le sentiment de rencontrer un "ange gardien", ou de tourner dans un film. Je me trouvais chez un ami, dans une métropole, à sept cent kilomètres de chez moi. Suite à une situation particulière et insoutenable, à trois heures du matin, alors que "tout le monde" dormait,après avoir beaucoup cogité seule dans l'obscurité, j'ai pris subitement une décision : j'ai ramassé mes affaires, et je suis partie. Je me suis retrouvée dans la rue, avec ma valise, perdue, ne sachant où aller, dans cette immense ville inconnue. J'éprouvai un sentiment de délivrance érrange. Il ne passait plus un bus. J'ai téléphoné aux pages jaunes afin d'être contact avec une compagnie de taxi mais à peine la première sonnerie retentissait, que sur le trottoir face à moi, une voiture de taxi s'arrêtait. Je me précipite, étonnée et soulagée, et ouvre la portière. Il avait été appelé par quelqu'un d'autre, pourtant il n'y avait personne. Alors, le conducteur m'a dit que l'on téléphonerait à nouveau, et que je pouvais monter. C'était un homme asiatique d'une quarantaine d'année. Répondant à mes besoins, il m'a conduite à un hôtel correspondant à mon budget. Sur le trajet, il m'a demandé la raison de cette fuite nocturne. Sans détailler, je me suis vaguement confiée. Et j'ai revu toutes les scènes de séries télévisées américaines dans lesquelles l'héroïne désemparée s'enfuit en taxi, et trouve un personnage bienveillant qui la console de ses malheurs ou lui redonne de l'espoir. J'ai eu de la chance, ce jour-là. Arrivé à l'hôtel, il attendu devant, que je lui fasse signe afin de l'informer qu'il y avait bien une chambre libre, et il a disparut...
A présent, je tague à mon tour la propriétaire d'un blog très créatif, CaroDels.