United States of Tara: 3.04 Wheels
Je pense qu'on ne dira jamais assez combien le travail de Toni Colette dans cette série est remarquable. Sa capacité à alterner les personnages demeure impressionnante. J'aime aussi beaucoup le rapport de Tara aux alters cette saison. Elle prend le problème dans sa globalité et non plus au cas par cas. Les alters apparaissent donc comme une vraie unité à laquelle Tara doit faire face.J'apprécie d'ailleurs que les scènes où ils ont l'occasion de tous interagir, se multiplient, Colette parvenant parfaitement à caractériser chacun des personnages et à rendre leurs échanges crédibles. Mais l'actrice n'est pas seulement bluffante parce qu'elle jongle avec une dextérité admirable entre plusieurs rôles, rien qu'en Tara, elle est épatante. La voir tenter de gérer les derneirs évènements familiaux et ses études tout en étant de plus en plus dépassée par ses alters a été particulièrement émouvant et prenant. On sent la détresse du personnage qui tente désespérément de se raccrcocher à la moindre branche de normalité que ce soit un bête examen ou sa soeur qui a enfin donné naissance. Malhreursement pour elle, dans les deux cas, les alters sont venus compliquer les choses, poussant même Charmaine à craindre pour la sécurité de sa fille. Une crainte peut-être un peu exagérée sachant que Tara n'a jamais été une menace pour ses propres enfants, mais qui sert avant tout à illustrer le développement d'une rupture entre les deux soeurs. On les voit donc peu à peu s'éloigner l'une de l'autre, sans pour autant forcer sur le mélodrame, simplement à travers des échanges tout à fait posés et rationnels, mais ô combien déchirants. Inutile de dire que à quel point le duo Colette/DeWitt brille lors de ces scènes. Petit regret tout de même; il aurait été habile d'insister sur la cassure à travers également les compagnons de chacune des soeurs, censé être en froid depuis le licenciement de Neil. Mais ça n'a pas été le cas, ce dernier s'étant bizarrrement rabiboché avec son vieux pote Max.
Après la fin précipitée de son rêve japonais, Kate est, elle, en plein crise existentielle au beau milieu de l'aéroport de Kansas City. A priori pas un sujet bien passionnant, mais le personnage a réussi à en faire quelque chose de savoureusement drôle avec sa spontanéité sans faille et sarcasme à toute épreuve. Une fois de plus, bravo à Brie Larson, excellente de fraîcheur et naturelle. Ce qui a été touchant aussi, c'est de voir comment sa famille a su se montrer compréhensive et réconfortante à son égard plutôt que de la réprimander sur son indécision. La scène dans sa chambre notamment, avec sa mère, était particulèrement attendrissante.
Marsall enfin, commence à devenir un peu trop "éléctron libre". Il est avec sa famille sans vraiment participer aux intrigues et quand il s'agit de son intrigue amoureuse, celle-ci s'enlise un peu. Et pire, son copain Lionel m'est apparu assez antipathique dans cet épisode à force de trop tirer sur la corde "je suis le blasé de service". Ce qu'il faut voir maintenant c'est si cette affaire de plan à trois pourra secouer un peu les choses. Je touche du bois pour que cela n'aboutisse pas à un insipide classique triangle amoureux.
En conclusion, malgré quelques moments de flottements et petites incohérences, cet épisode a été, une fois de plus, l'occasion parfaite pour Toni Colette de dévoiler toute l'étendue de son talent et de transmettre avec brio une multitude d'émotion à travers ses différents rôles.