Le National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) du National Health Service (NHS) britannique, l'équivalent de notre Haute Autorité de Santé vient de publier de nouvelles directives pour les médecins sur la détection du cancer de l'ovaire. Parmi ces directives, davantage de premières investigations lors des visites de routine et de détection par test sanguin CA125 afin qu'un plus grand nombre de femmes puissent être dirigé vers des spécialistes hospitaliers et commencer si besoin un traitement précoce qui augmentera considérablement leurs chances de survie.
On rappellera, qu'en France, ce sont chaque année, plus de 4.500 le nombre de nouveaux cas de cancer de l'ovaire identifiés et c'est le 7e cancer le plus fréquent chez la femme. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans. Dans près de 9 cas sur 10, le cancer de l'ovaire se développe à partir des cellules épithéliales (adénocarcinome).
Dépisté trop tardivement : le cancer de l'ovaire est la principale cause de décès par cancer gynécologique et son incidence est en augmentation. Le taux de survie à cinq ans atteint moins de 35%. La plupart des femmes ne sont diagnostiquées et traitées que lorsque la maladie est avancée, même si de nombreuses femmes ont déjà des symptômes et aussi en raison des délais actuels de prise en charge.
Un parcours de soin raccourci : Dr Fergus Macbeth, Directeur du Centre pour la pratique clinique du NICE, explique: "NICE conseille aujourd'hui aux médecins généralistes et autres professionnels de santé de proposer aux femmes, en particulier à partir de 50 ans, un test sanguin de mesure du niveau de la protéine appelée CA125. Cette recommandation s'applique en particulier pour les femmes qui présentent des symptômes réguliers de ballonnements, une sensation de satiété plus rapide, de faibles douleurs abdominales et un besoin fréquent et urgent d'uriner. Sur la base des résultats de ce test, les femmes britanniques devraient se voir proposer ensuite une échographie abdominale et pelvienne. Si cela suggère un cancer de l'ovaire, elles devraient alors être dirigées vers des spécialistes hospitaliers dans les deux semaines, ce qui est le délai prévu dans les recommandations de suivi britanniques.
Une prise de conscience de la maladie chez les médecins généralistes est aujourd'hui nécessaire, ajoute le NICE. «Une orientation tardive des patientes associée au manque de sensibilisation autour des symptômes possibles, signifie que beaucoup trop de femmes sont adressées vers les services spécialisés à un stade trop avancé", conclut M. Charles Redman, un gynécologue-oncologue et collaborateur à l'élaboration des lignes directrices. «l'étape du diagnostic est essentielle pour déterminer les traitements qui peuvent ensuite être proposés".
Le test est un simple test sanguin, dont les coûts seraient d'environ £ 20. Il mesure les niveaux de sang d'une protéine clé appelée CA (Cancer Antigene) 125. Ce test est pratiqué depuis de nombreuses années au sein du système NHS et est test bien établi. Le test CA125 seul ne peut pas diagnostiquer le cancer de l'ovaire et avoir un niveau élevé de CA125 ne signifie pas nécessairement un cancer de l'ovaire. Toutefois, si le taux de CA125 est élevé, cela peut indiquer la nécessité d'investigations complémentaires. Ce test est pratiqué en France, mais en cas de détection des symptômes.
Cette nouvelle orientation est applicable aux femmes avec suspection (ou confirmation) de cancer épithélial de l'ovaire ainsi qu'aux femmes atteintes d'un cancer des trompes de Fallope. Elle ne couvre pas les autres types de cancer gynécologique ou cancer des autres organes abdominaux.
L'objectif principal est d'encourager l'utilisation accrue de ce test en soins primaires et d'établir une collaboration entre généralistes et spécialistes.
Source:NICE 2011The recognition and initial management of ovarian cancer. (Visuel INCa, vignette NHS)
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