Quelques moi après la révolution ayant amené le président tunisien Ben Ali à fuir le pays, l'économie tunisienne est au point mort. L'estimation initiale prévoyait une hausse de 5,5% du PIB sur l'année 2011. Révolution oblige, cette estimation a été ramenée à une fourchette beaucoup plus modeste, entre 0 et 1%. Mais hors de question pour le gouvernement provisoire d'attendre les élections du 24 juillet prochain pour relancer l'économie tunisienne. Quatre ministres ont ainsi pris le taureau par les cornes en venant vendre au MEDEF les mérites d'une Tunisie nouvelle. Trois-cent chefs d'entreprises ont ainsi pu découvrir les projets phares mis en places par le gouvernement tunisien.
C'est tout d'abord le chômage qui semble avoir la priorité. Son haut niveau, 14% de la population active, avait été l'un des déclencheurs de la révolution. C'est donc sans surprise que le gouvernement provisoire a lancé le programme " Amal ". Celui-ci vise à relancer le secteur de l'emploi et à renforcer l'employabilité des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. Ce sont ainsi près de 50.000 jeunes diplômés qui devraient touchés 200 dinars par mois (environ 130€), sous réserve d'acceptation d'une formation dans les spécialités demandées par le marché de l'emploi. La mesure semble avoir été bien accueillie par les principaux intéressés, reste à voir si le l'Etat tunisien aura les ressources nécessaires pour pérenniser une telle réforme.
L'autre projet de grande envergure mené par les ministres tunisiens vise à redorer l'image du pays. Ceci pour deux raisons : d'une part car le tourisme était jusque là le principal revenu du pays, d'autre part car les investisseurs étrangers ont besoin d'être rassurer pour faire leur coming back. En tant que principal partenaire économique du pays, la France devrait faire l'objet de nombreuses convoitises. " Plus d'1,3 million de Français visitent la Tunisie en touristes tous les ans, beaucoup de Français retraités s'y installent. Il y a une histoire, une proximité géographique. [...] On va partager plus de valeurs, maintenant que nous sommes devenus un pays démocratique ", rappel Yassine Brahim, ministre des Transports.
La France a, elle aussi, beaucoup à gagner à affiner ses liens avec la Tunisie. Reste qu'à force de fermer ses portes aux immigrants tunisiens avec tant de virulence, jusqu'à mettre en péril l'espace Schengen, elle risque de s'attirer les foudres de la démocratie tunisienne...