La chape de béton, confectionnée à la hâte au lendemain de l’explosion pour étouffer les radiations émises par le réacteur numéro 4 endommagé, montre depuis plusieurs années des signes de corrosion et de décrépitude. Elle prend l’eau - les substances radioactives dissoutes s’infiltrent dans les nappes phréatiques - et laisse s’échapper par certaines failles une infime poussière contaminée, source d’irradiation interne lorsqu’elle est inhalée.
Dans l’urgence de l’après-catastrophe, cet abri n’a été conçu et confectionné que pour une durée limitée, de vingt-cinq à trente ans. Il arrive donc naturellement à sa date de péremption. «Nous l’avons restauré et stabilisé pour qu’il tienne encore quinze ans, ce qui nous laisse le temps d’achever le nouveau», assure Volodymyr Kolocha, l’administrateur de la zone d’exclusion (30 km de rayon autour de la centrale mis en quarantaine après l’accident), et ministre adjoint des Situations d’urgence. En 2007, le consortium français Novarka, réunissant les sociétés Vinci Construction Grands Projets et Bouygues Travaux publics, a remporté l’appel d’offres pour construire une nouvelle enceinte de confinement qui viendrait recouvrir l’ensemble du réacteur numéro 4. Cette mise sous cloche permettrait de démanteler l’ancien sarcophage et ce qu’il recouvre en minimisant les émissions radioactives.
http://www.liberation.fr/terre/01012333981-le-sarcophage-projet-pharaonique