Un spot anti-fessée sur nos écrans

Publié le 28 avril 2011 par Mcetv

Diffusé à partir d’aujourd’hui sur les chaînes nationales, un nouveau spot publicitaire dénonce la violence éducative

Le cercle infernal de la violence mis en images

Dans sa nouvelle campagne de pub contre les violences éducatives, la Fondation pour l’enfance, créée en 1977 par Anne-Aymone Giscard d’Estaing (alors première dame de France), souhaite enrayer le phénomène de la violence dans les foyers français. Qu’elle se manifeste sous forme de claques, fessées ou gifles. Défendues par de nombreux parents et tolérées par la société, ces violences domestiques sont souvent banalisées.

Le spot met en scène une fillette qui renverse son verre de jus de fruits et provoque la colère de sa mère qui lui assène aussitôt une claque. La grand-mère, qui vient d’assister à la scène, prend alors sa fille dans ses bras et lui demande pardon. La douceur succède à la violence dans une séquence assez émouvante. Le message suivant s’affiche alors sur l’écran : « Des parents qui battent ont souvent été des enfants battus. Éduquons nos enfants sans violence ni claques ni fessées ». Selon la Fondation, 28 pays ont déjà interdit ces « pratiques inefficaces et traumatisantes ». Seules la France et l’Angleterre n’ont pas encore légiféré sur le sujet au sein de l’Union européenne.


 

« C’est de la brimade, c’est de l’humiliation »

Pour Arnauld Gruselle, directeur de la Fondation pour l’enfance, ce message « évoque très simplement un des facteurs les plus importants de la perpétuation de manifestations inappropriées envers les enfants », explique-t-il dans un communiqué. Selon le Dr Gilles Lazimi, médecin à Romainville (Seine-Saint-Denis) et coordinateur de la campagne, le spot est destiné à provoquer le débat. « J’aimerais que les parents que nous sommes se questionnent sur leur façon d’éduquer leurs enfants, sur l’utilité, les dangers et les risques de frapper un enfant. Est-ce que cela aide l’apprentissage, est-ce que ça va l’aider dans sa vie sociale future, est-ce que ça ne va pas engendrer de la violence ? », s’interroge-t-il. Certes, lorsqu’un enfant va trop loin, le geste « irrépressible » poussant les parents à lui asséner une claque n’est jamais loin. « Je veux comprendre pourquoi d’un point de vue éthique on accepte aujourd’hui que battre un enfant c’est de l’éducation. C’est de la brimade, c’est de l’humiliation, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire qu’on apprend à l’enfantLes enfants d’âge préscolaire ne peuvent comprendre ces gestes, la seule chose qu’ils intègrent est la peur, la douleur, l’anxiété et l’apprentissage de la violence ! », affirme le Dr Lazimi.

En 2009, la députée UMP et pédiatre Edwige Antier avait déposé une proposition de loi en ce sens qui n’a toujours pas été examinée par le Parlement. La fondation souhaite que ce spot relance le débat et mette legouvernement face à ses responsabilités.

Lauren Clerc