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un conte de Maupassant en "digest" et en rimes

Publié le 28 avril 2011 par Dubruel

 

Pour ceux qui n'ont pas la télé chez eux, séance de rettrapage.

Hier soir A2 diffusait "mon oncle Sosthène" avec une pléïade de très bons acteurs.

N.B : Balthazar avait publié chez EDIFREE,  il y  a quelques mois,un ouvrage absolument remarquable et bon marché intitulé :

"Quel est cet imbécile qui a osé mettre en vers les nouvelles de Maupassant?"

"Mon oncle Sosthène" qui vient en deuxième position après la charmante "Allouma", est justement un condensé du conte de Maupassant. Le voici :

MON ONCLE SOSTHÈNE 

Mon oncle était libre penseur.

Un libre penseur

Par bêtise.

On est aussi religieux par sottise.

Moi-même, je suis libre penseur

Car je suis révolté

Contre les dogmes inventés

Pour apaiser certains de la peur

De la mort.

Sur ce point, on est tous d’accord.

Un temple, c’est également convenu,

Représente un hommage à l’inconnu.

Mais les francs-maçons sont plus sots

Que les dévots.

Ces nigauds-là

Ne font qu’imiter les prélats :

Des églises, ici.

Des loges, là. 

Une croix, ici.

Un triangle, là.

Laissez-moi rire !

Ils pensent se secourir

Mutuellement

En se chatouillant amicalement

Le fond de la main. En réalité,

Ils pratiquent la chrétienne charité :

Secourez-vous les uns les autres.

Pourquoi faire tant de civilités

Quand on donne aux pauvres 

Des sous en si petite quantité ?

Mon oncle avait supposé :

-«Faisons de la libre pensée

Une citadelle

Où sont les démolisseurs du ciel.»

Je ripostais : « Mais au fond,

Cher tonton,

(Je pensais : vieille moule),

Vous accueillez toute une foule,

Même des fidèles au catholicisme.

Donc, Si vous appelez citadelle

Un bâtiment édifié contre le cléricalisme,

Je la trouve faible, votre citadelle. »

Mon oncle poursuivait : «Voyons !

Notre véritable action

A lieu sur le terrain politique.

Nous sapons l’esprit monarchique.»

-«Si, ce propos, vous le maintenez,

Je vous ris au nez. 

Je serais d’accord sur cette question

Si votre corporation

N’était pas une usine à élections

Destinée à berner les populations,

A les enrégimenter

Pour les faire voter

Comme les généraux envoient au feu

Leurs troupes, y compris les bleus.»


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