Etat chronique de poésie 1191

Publié le 28 avril 2011 par Xavierlaine081

 

1191

Et le petit caporal posait devant les dépouilles

Chars rouillés

Cadavres exquis

.

Il pérorait en des déserts d’humanité

Se proclamait empereur d’un peuple avachi

Sortait l’artillerie lourde des vieilles peurs

Pour enfoncer le clou de l’immobile idéal

.

Ce qui importait n’était pas la grandeur de son pays

Mais celle de ses actions

(entendons bien par là celles cotées en bourse)

.

Il vivait heureux

Avait plein d’enfant qu’il défendait contre les cruautés du monde social

Se pavanait en des couloirs de luxe

Avouait ne rien comprendre à la haine que lui vouait son peuple

.

Plus l’agitation le gagnait

Plus il donnait des gages aux instincts les plus vils

Plus sonnait le glas de son ascension spectaculaire

Et s’ouvrait sous ses pieds le gouffre de la déchéance

.

Sa présence même sentait le souffre

Il avait fait le lit de la peste brune

N’osait pas encore se risquer à l’accueillir

Mais n’en pensait pas moins

.

Le pouvoir est le pouvoir

Surtout lorsqu’il permet la richesse

*

On me dira que c’est ainsi depuis que le monde est monde

Qu’il n’y a rien qui vienne qui puisse présager autre chose

On m’enfoncera dans la tête les pointes vénéneuses de la fatalité

.

Il est vrai qu’en des lieux prétendus définitivement irradiés

Une fois l’homme parti

La nature reprend ses droits

Faune et flore pullulent et trouvent

Ensemble

Le moyen de s’adapter

Même au plus insupportable

*

La vie est plus forte que l’humain

Elle lui survivra

.

Manosque, 21 mars 2011

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