Écrit par Le Jour
Mercredi, 27 Avril 2011 20:10
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Issa Tchiroma, Bello Bouba Maïgari, Hamadou Moustapha. Trois noms biens connus de la scène politique camerounaise.
Respectivement ministre de la Communication, ministre des Transports et ministre chargé de mission à la présidence de la République, tous sont des leaders de partis politiques de l'opposition et ont choisi de rentrer dans le gouvernement de Paul Biya pour constituer « la majorité présidentielle ». Issa Tchiroma
est président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc), Bello Bouba de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) et Hamadou Moustapha, l'Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp). Ils sont tous originaires du Nord du pays.
Hier, ils étaient amis et camarades politiques. Aujourd'hui, ce n'est plus le grand amour. La preuve : le 07 juillet 2010 Issa Tchiroma, ministre de la Communication, invite les partis politiques à une séance de travail sur le passage des partis politiques à la télévision et à la radio nationales Quelques minutes après le propos liminaire du Mincom, la délégation de l'Undp, conduite par son secrétaire général, Pierre Flambeau Ngayap, claque la porte. Officiellement, il s'insurge contre le temps d'antenne attribué à son parti sur les ondes et les écrans de la Crtv. C'est une « terrible injustice » protestent-ils. Cet épisode traduit les rapports quasi belliqueux qui existent entre Issa Tchiroma et Hamadou Moustapha, d'une part, et l'Undp, d'autre part.
Pourtant, Issa Tchiroma, Hamadou Moustapha et Bello Bouba ont pratiquement porté l'Undp dans son berceau. En 1992, fraîchement rentré de son exil, Bello Bouba réussit à prendre le contrôle du parti à la place de Samuel Eboua, grâce au soutien des deux autres. Poussé à la porte, Samuel Eboua se retire et crée le Mdp.
Le clash entre les trois mousquetaires intervient bientôt. A la formation de son gouvernement le 27 novembre 1992, Paul Biya engage d'abord des pourparlers avec Bello Bouba, avant de se raviser et de négocier avec les deux autres. Ces derniers acceptent. Il nomme Hamadou Moustapha, ministre de l'Urbanisme et de l'habitat et Issa Tchiroma, ministre des Transports. Une gifle pour Bello Bouba. Trois ans plus tard plus tard, en janvier 1995, ils sont exclus par le comité central du parti. Ils fondent alors l'Andp, présidé jusqu'à ce jour par Hamadou Moustapha.
Mais Tchiroma sera réintégré au sein de l'Undp au cours du congrès de Maroua en janvier 2002. Contre toute attente, le 23 avril 2004, nouvelle exclusion. « Monsieur Issa Tchiroma Bakary est, pour compter de la date de signature de la présente décision, exclu de l'Undp pour une durée de douze mois », décide Bello Bouba. Ainsi,sonne le glas de la réconciliation entamée deux ans plus tôt. Trois ans plus tard, en 2007, Issa Tchiroma obtient la légalisation du Fsnc.
Les trois opposants, leaders de parti, mais néanmoins membres du gouvernement, seront-ils candidats à l'élection présidentielle de 2011 ? Jusqu'ici, aucun n'a publiquement déclaré sa candidature. En novembre 2010, interrogé sur la question, au cours d'une réunion du comité exécutif de l'Andp, Hamadou Moustapha a indiqué qu'il fallait attendre une réunion du comité central en début d'année. A six mois de l'élection présidentielle, cetteréunion n'a toujours pas eu lieu. Mais on peut se rappeler qu'en 2004, il a accordé son soutien à Paul Biya. En 2011, le contraire serait surprenant. Bello Bouba lui reste silencieux sur son éventuel candidature. Contrairement aux précédentes périodes présidentielles, il n'a même pas amorcé de rapprochement avec ses partenaires de l'opposition. Quant à Issa Tchiroma, il semble un peu plus clair. Au cours de ses dernières tournées dans le Nord du pays, il a affirmé qu'il soutiendra Paul Biya au cours de la présidentielle de 2011. En février 2010, il avait été plus tranchant : « Je ne serai plus jamais candidat tant que Paul Biya sera là ».