Pour le respect d’un réel dialogue entre collectivités territoriales et Etat
Le ministère de la culture vient de procéder à la nomination du prochain directeur du Festival d’Avignon, pour 2014. Sans contester le choix qui a été fait, on peut s’étonner de la modalité de cette prise de décision: ni le Département ni la Région,
pourtant co-financeurs du Festival d’Avignon, n’ont été consultés. Seule la Ville d’Avi
gnon l’a été.
Certes, l’Etat et la municipalité sont de loin les premiers contributeurs publics du Festival, un engagement logique au vu de son prestige international et de l’incomparable
rayonnement qu’il apporte à la Ville d’Avignon. Pour autant, cette manifestation est aussi un modèle de cofinancements publics.
En renonçant à une concertation plus élargie, l’Etat fait ici l’impasse d’un dialogue qui pourtant, et de plus en plus, montre sa pertinence, notamment dans le cadre de la réactivation du Conseil des collectivités pour le développement culturel (CCTDC). Le choix de la décision verticale est d’autant plus surprenant que le ministère a manifesté par ailleurs clairement sa volonté d’écoute en commandant à Jérôme Bouët un rapport sur le renouvellement des partenariats entre l’Etat et les collectivités. C’est là, d’évidence le chemin de l’avenir, la voie vers cette « République culturelle décentralisée » qu’ont appelée de leurs voeux l’ensemble des associations d’élus participant au CCTDC lorsqu’elles ont cosigné la Déclaration d’Avignon 2010 dont le maître mot est ‘‘ensemble".
Les élus de la FNCC s’étonnent. Pourquoi ignorer cet ‘‘ensemble" ? Pourquoi négliger cette volonté de travailler ‘‘ensemble" ? Pourquoi froisser l’exigence d’engagement solidaire et mutuellement respectueux des collectivités et de l’Etat ?
Karine Gloanec Maurin,présidente de la FNCC