Et Ce n’est pas une boutade ! C’est une réflexion que j’ai eu en revenant avec un des sympathiques participants de la RdB, hier soir, et qui prolongeait la discussion provoquée par une habile question de Benoit Toussaint.
Compte tenu de ce que l’on peut observer, à droite, à gauche, en termes d’incapacité crasse à changer les lignes et à intégrer les problématiques importantes, et à agir de manière courageuse, je pense qu’il faut un électrochoc, une crise. Ce n’était pas ce que je pensais il y a encore quelque mois, mais il faut se rendre à l’évidence. Les choses sont bloquées en France, et malgré la vague d’enthousiasme, l’équipe Sarkozy n’a pas réussi à réformer le système en profondeur, à casser les corporatismes, à rétablir la sécurité pour tous et partout. Il y a eu des efforts, mais l’inertie est telle ! Le nombre de fonctionnaires est stationnaire. La dette continue d’augmenter. Les mesures démagogiques pleuvent. Les promesses n’ont pas été tenues.
Comme chacun sait, Marine Le Pen va probablement tirer son épingle du jeu aux présidentielles, et peut-être même se faire pousser par ses électeurs au second tour de cette élection : on peut y voir l’électrochoc attendu. Même si l’issue ne fait – heureusement – aucun doute : quelque soit son adversaire, il aura le dessus sur celle qui sera présentée de toute façon comme le Diable.
De fait, le pire scénario serait celui d’un second tour UMP-PS. Simple alternance, qui ne forcerait pas les acteurs à changer beaucoup ni leur ligne idéologique, ni leur structures, ni leur mode de gouvernance.
Les deux autres scénarios probables sont donc un second tour avec Marine Le Pen, face au représentant soit du PS, soit de l’UMP.
Et c’est cela, la réflexion que nous avons eue en rentrant de la RdB hier soir : pour que la droite accepte enfin de devenir libérale, et conservatrice (comme c’est le cas dans beaucoup de pays), la meilleure option est d’avoir un second tour PS – Le Pen. Le PS passera donc, l’UMP se retrouvera dans l’opposition avec une liberté de parole accrue, et une nécessité – liée à l’échec de n’avoir pas passé le premier tour – de se restructure fortement et profondément.
Comme le PS et Le Pen sont à peu près sur les mêmes lignes en ce qui concerne l’économie (du socialisme protectionniste, s’appuyant sur un Etat fort), l’UMP sera presque mécaniquement obligé de se positionner comme « libéral ».
C’est donc l’option la plus satisfaisante, et un résultat qu’aucune autre option ne pourrait produire.
Je soutiens donc sans réserve la candidature de Martine Aubry pour 2012, et je souhaite sincèrement sa victoire (à défaut, je me contenterai de n’importe quel socialiste irresponsable, pensant que l’argent sort de terre, et ayant la conviction que l’impôt sert avant tout à rétablir une forme de justice sociale). La stratégie implique-t-elle de voter carrément pour Le Pen au premier tour pour s’assurer de sa présence ? La question reste ouverte, à mon sens.
J’aimerais connaitre l’avis de certains de mes collègues blogueurs sur cette futur élection, et sur ses conséquences. Quels scénarios imaginent-ils ? Quelle solution retient leur attention ? Les plus à gauche pourraient, pour des raisons symétriques, voter pour un candidat UMP ?
Je demande donc leur avis sur la question au Chafouin, à KoZ, Nicolas J, L’hérétique, Vlad, Didier Goux, CSP, Librement Vôtre, Lolik, Hadrien Bérenguer et Jean Robin.
Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.