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Le mystère de la carte postale égarée
En août 2002, en vacances à Montréal avec l'ami Brassica, j'avais acheté et envoyé des cartes postales de ces congés (oui, des vraies avec des timbres) à bon nombre d'amis et membres de la famille. Le souvenir que je vous raconte ici se déroule dans le hall de l'hôtel, cartes écrites et prêtes à poster en mains tandis que Brassi discute avec le réceptionniste d'un problème de téléviseur. Une discussion qui dure, s'éternise, alors que nous ne sommes qu'en début d'après-midi avec un programme chargé; moi m'impatientant en faisant les cents pas devant la porte d'entrée. Petit détail: le réceptionniste n'arrête pas de suivre mes allées et venues, et semble totalement se désintéresser de ce que lui raconte mon acolyte, lequel commence à fulminer. Ce n'est qu'une fois sortis dans la rue - 10mn plus tard, après l'avoir longuement critiqué d'être autant à côté de la plaque - que nous comprenons enfin le trouble de cet interlocuteur, perturbé par la vision des trois naïades vus de dos apparaissant sur la première carte que j'avais dans la main accolées à la mention "Bon baisers de Montréal". Imaginez donc le Brassi parlant dans le vide tandis que l'autre gars regarde derrière lui et de manière hypnotique cette image belle et perverse, et l'on comprend plus facilement comment un cerveau peut être déconnecté pour laisser place à un autre. Mais le pire dans tout ça, c'est que 9 ans après et au-delà d'un souvenir impérissable, une énigme restera à jamais irrésolue: qui donc à reçu cette fameuse carte? Parce que oui, après enquête, aucune de mes connaissance n'a été à la réception de ces fameux "bons baisers". Mais qui, qui, QUI? VDP