Le revirement de Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, à l'égard du pass contraception en dit long sur les talents électoralistes des membres du gouvernement. Eux aussi ont compris, comme François Hollande que les jeunes de 18 à 25 ans seront des sujets déterminants lors de la prochaine élection présidentielle. Ainsi, des conservateurs bon teint, réticents depuis toujours à une libéralisation des mœurs se trouvent contraints de suivre le mouvement et d'admettre que la contraception orale, notamment, veut toujours plus et mieux qu'un avortement suite à une grossesse non désirée.
Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, est de celles et ceux qui, depuis longtemps, militent en faveur d'une contraception chez les jeunes, gratuite et anonyme. Elle sait que la sexualité est une composante fondamentale du désir et qu'il arrive des « accidents » faute d'informations, d'éducation, autant de comportements irresponsables de la part des adultes, professeurs et parents, personnels médiaux y compris. Non la sexualité ne s'invente pas tous les jours. Oui, il est bon est sain que les jeunes filles et les jeunes hommes soient informés des attentes affectives et de l'art de faire l'amour.
A l'initiative de la région Île de France, en accord avec le ministère de l'Education nationale, un pass contraception va être expérimenté permettant aux jeunes filles de bénéficier d'une distribution de pilules contraceptives. J'ose espérer que les infirmières scolaires et pas seulement elles, sauront diffuser un message positif, une information claire et complète afin que les premières rencontres soient placées sous des augures favorables.
Plusieurs milliers d'avortements annuels concernent des jeunes absolument pas préparés à la maternité pour X raisons. Ce pass contraception a pour principal objectif de mettre un terme à un acte grave, délicat, sans doute indispensable mais jamais sans conséquences psychologiques. Peu importe les motivations de Luc Chatel, l'important est que sa décision aille dans le bon sens.