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110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaï

Par Melaniepiqpiq
Massage, cuisine, yoga, soins faciaus-craniaux...
Chiang Mai est ZE place to be si vous voulez acquérir tous ces savoir-faire, l'offre de cours est immense, à ne plus savoir où en donner de la tête, d'ailleurs.
Je préfère me faire masser que masser. Trop fatigant! J'ai mal aux doigts au bout de 10 minutes. Je tire mon beau chapeau rose pur plastique (20 baths) (mais qui fait illusion) aux masseuses (et masseurs, mais ils sont beaucoup plus rares, je dirais 10%) qui font ça toute la journée. Et puis à quoi ça sert de savoir masser puisqu'on ne peut pas vraiment se masser soi-même? (oui je suis un petit monstre d’égoïsme).
Je préfère aussi manger à cuisiner, mais comme il n'y aura personne pour me faire des petits plats thaïs quand je rentrerai, ben je ne peux compter que sur moi-même (snif)).
C'est ainsi que je me suis inscrite à un cours de cuisine dans une des nombreuses écoles de Chiang Mai, après un chois cornélien.
J'ai été bluffée: c'est tellement bon que ça paraît super compliqué, mais c'est extrêmement rapide et hyper simple, une fois qu'on a les ingrédients (qui sont facilement tous trouvables chez nous dans tout magasin asiatique qui se respecte). Je comprends maintenant pourquoi je suis servie en même pas 10 minutes au restaurant!
Pas chichiteux pour un sou, et tellement savoureux...
On a commencé à 10 heures, terminé à 15, et cuisiné pas moins de 6 plats, que nous avons tous mangés.
Je suis ressortie prête à exploser, mais heureuse.
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïtablier assorti à la robe neuve, si c'est pas la classe absolue, ça...
Grâce à l'instructrice que j'ai bombardée de questions (d'un coup, j'ai mieux compris certains de mes élèves: leurs questions intempestives ne témoignent pas d'une volonté de me faire chier mais simplement d'une insasiété maladive!), j'ai appris un tas de choses. Je voulais savoir le nom en thaï et tout et tout, je l'ai même faite écrire la pauvre... Ah ça c'est sur, je m'en souviendrai mieux que de la date de construction des temples...
On a commencé par un saté de poulet
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Je connaissais déjà (si tu lis ça Robi, tu te souviendras que c'est grâce à toi!) mais ça m'a permis de me rafraîchir la mémoire, de perfectionner la technique, et d'apprendre quelques petits détails marrants. La où on mettrait du sucre ou du miel (en l'occurrence dans la marinade du poulet) , les Thais mettent du lait concentre sucré en boîte, pour des raisons purement économiques: c'est moins cher (j'ai du mal à le croire mais c'est ce que Hey -la prof- a raconté)
On a continué par les soupes. Le tom yam gung (soupe aigre douce aux crevettes, qui existe en version claire et en version crémeuse avec ajout de lait de coco) et le tom khaa gai (soupe lait de coco-poulet) n'ont plus de secret pour moi.
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Ensuite, petite excursion au marche extrêmement instructive. Ça m'a vraiment ouvert les yeux, maintenant je peux mettre un nom sur les trucs bizarres que je vois et je sais l'usage qu'on peut en faire. Tout un monde qui s'ouvre!
Premier arrêt: stand des œufs.
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïnotez en arrière-plan les billets de loterie, qui se vendent à tous les coins de rue pour 100 baths l’unité, un véritable sport national. C'est le seul jeu d'argent autorisé, tous les autres sont illégaux (ce qui ne les empêche pas d'exister... cf http://www.gavroche-thailande.com/actualites/reportages/1366-thailande-epidemie-de-fievre-joueuse ) car le roi n'aime pas ça !! S'il savait...
Les œufs beiges sont de poules, les blancs de cane (et sont davantage utilisés pour les desserts car leur jaune étant plus grand, ils donnent une consistance plus crémeuse), les minuscules avec des taches, de caille. Les vendeurs ambulants en font d'ailleurs des snacks qui se vendent comme des currywurst ou des portions de frites.
Mais les roses, allez-vous me demander ? Qui c'est qui les pond ? Non, pas les poules hémorroïques... Mais tenez-vous bien car la vérité est encore plus gore : ce sont des œufs de poules qu'on met en terre pendant 100 jours, et quand on les sort, on les fait bouillir et les peint en rose pour les différencier des autres. Ils se vendent plus cher car se conservent très longtemps, des mois si je me souviens bien. On en met dans certaines salades mais pas dans la som tam (NB : celle que je mange plusieurs fois par semaine), OUF. Voilà à quoi ça ressemble à l’intérieur.
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïje vous jure que ce n'est pas un canular. Ça a l'air moins gluant en vrai (le flash fausse un peu la couleur), ça ressemble plutôt à un œuf en chocolat.
De quoi ça a le goût ? Il faudra demander à quelqu'un d'autre car j'ai beau être culinairement très ouverte, voire aventureuse, je ne suis pas téméraire...
Stand suivant : les herbes, épices et légumes.
J'ai enfin pu identifier les légumes bizarres que je trouve automatiquement dans le curry vert a chaque fois que j'en commande : celui qui ressemble à une prune (et a plus ou moins le goût de courgette, avec une consistance plus dure) est tout simplement une mini aubergine, et les imitations de petits pois un peu amères ne sont autres qu'une variété encore plus liliputienne de l'aubergine...
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Ils aiment bien les trucs pas mûrs dans la cuisine thaï, tu as souvent le choix entre la version mûre et la version pas mûre d'un fruit (ce qui m'a valu des mauvaises surprises) quand tu les achètes en sachet, fraîchement coupées: la version pas mûre, ils l'accompagnent d'un petit sachet de sucre-sel pimenté. Heureusement qu'il y a ça car ça n'a aucun goût sinon (enfin pour mes papilles sous-développées, en tout cas).
En salade ça passe bien par contre... la fameuse som tam dont je vous rebats les oreilles n'est autre qu'une salade de papaye verte râpée ! Elle existe en version mangue aussi (mais ne me demandez pas le nom).
Sinon, j'ai enfin vu a quoi ressemblait concrètement le fameux galangal, le gingembre thaï (un des ingrédients des 3 soupes sus-citées).
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110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïça, c'est le tubercule dont on extrait le curcuma (épice peu goûtue dont le principal rôle est la coloration, pour le curry jaune par exemple), qui est de la même famille que le gingembre.
Ça, ce sont des bébés bananes en régime
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaï impressionnant... on aurait vraiment dit des embryons... c'en est, d'ailleurs.
On les mange en général crues en salade et on peut même en mettre dans la version « noble » du pad thaï à la place des pousses de soja.
Le plus amusant si on compare avec les « mix » de légumes pour soupe de nos supermarchés : voilà l’équivalent local pour la soupe de base
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïbâtons de citronnelle, feuille de kaffir (comme un citron vert très amer, dont on n'utilise que la peau pour cuisiner, le reste, trop amer, servant à parfumer les toilettes!!), galangal, curcuma. C'est exactement ce qu'on a mis dans les soupes dont je parle plus haut (à part le curcuma)

Bon je vais pas vous faire l'inventaire de tout le marché car demain matin on y sera encore, mais je vais quand même ajouter ce petit stand de poisson où le service ne manque pas :
ce sont des tilapias, poissons d'eau douce qui ressemblent en tout point au rouget... mais qui coûtent beaucoup moins cher (ce qui arrange bien certains restaurateurs roublards)
vous choisissez votre poisson encore vivant, la dame vous le vide et vous le fait même cuire si vous voulez !
Voilà ce que cachait le bras de Hey sur la dernière photo
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaï
Je ne peux pas m’empêcher d'ajouter celle-là :
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïPerles de tapioca colorées et aromatisées au pandanus, herbe locale qui fait office de vanille. De ces perles on fait non pas des colliers (dommage, elles sont jolies) ni des boucles d'oreille, mais des « garnitures » pour les thés glacés et sucrés qu'on vend à tous les coins de rue...
Et une petite dernière pour la route :
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaï les 2 versions du sucre de palme : en briques (moins pratique, mais se conserve plus longtemps) et en pâte. On l'utilise à la place du miel, il y en a même dans le som tam !
Retournons à nos moutons maintenant... c'est-à-dire la suite de mon cours de cuisine à proprement parler.
Après cette petite balade digestive/apéritive en même temps, nous sommes passés aux choses sérieuses : les currys. Vert, jaune, et panaeng (plus épais et ressemblant plutôt aux currys indiens. Il porte le nom d'une province de Malaisie, d'ailleurs)
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Bon, on n'a pas préparé la pâte nous-mêmes, mais comme je ne comptais de toute façon pas la faire, ce n'est pas grave.
J'en avais déjà fait plusieurs fois à la maison, mais j'avais pas la bonne technique, en fait... il faut mettre la pâte à revenir dans de l'huile avant (car ça fait ressortir le goût des épices) et ajouter la crème de coco après... Et ne pas oublier la sauce de poisson (qu'on trouve à peu près dans chaque plat) et le sucre de palme. C'est ça le secret.
En 5 minutes, il est fait, le curry...
Idem pour le pad thaï, le plat national à base de :
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaï le truc vert qui ressemble à de l'oignon nouveau, je ne sais pas le nom, en anglais c'est « chive », la dico dit ciboulette mais c'est pas ça... ça a davantage le goût d'ail. On peut tout simplement remplacer par de l'ail et de l'oignon nouveau.
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïet voilà le résultat, traditionnellement présenté avec des cacahuètes pillées, du piment en poudre et du sucre de canne.
Passons maintenant au dessert : n'est-il pas mignon, mon petit gâteau banane-coco cuit à la vapeur ?!
110.Tom (m)yam (miam) gung, ou ode à la cuisine thaïsi on est à court de feuilles de bananes, on peut tout simplement mettre dans un pot en céramique, mais un petit arôme manquera (et ça fera davantage de vaisselle)
Sur ce... bonne digestion (de cette multitude d'informations) pendant que moi je digère physiologiquement parlant. A l'heure où je rédige ce post (2h du matin), j'en ai encore mal au ventre...
Au fait ! Si vous voulez une recette (surtout vous là-bas à Bonn : je veux et j'exige un exquis festin thaï pour mon retour. C'est bien beau de lire mon blog, il faut aussi appliquer quand c'est possible) , zavéqua me demander, je photographierai les pages correspondantes du livre de recettes qui nous a été remis à la fin du cours.

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