Dans l’intimité des frères Caillebotte, peintre et photographe

Publié le 27 avril 2011 par Peregrinationsculturelles

« Caillebotte », ce nom, vous l’associez sans doute à « Gustave », le peintre impressionniste. Mais avez-vous déjà entendu parler de son frère Martial ? Martial Caillebotte, compositeur, pianiste et … photographe. Le musée Jacquemart-André, à Paris, vous donne l’occasion de découvrir son travail photographique en le confrontant directement aux toiles de Gustave… Une grande première !


Géré depuis 1995 par Culturespaces, cet ancien hôtel particulier d’Edouard André et de Nélie Jacquemart est devenu un musée appartenant à l’Institut de France. Il accueille, du 25 mars au 11 juillet 2011, l’exposition « Dans l’intimité des frères Caillebotte ». En suivant un parcours thématique, le visiteur découvre, en huit salles, plus de 35 toiles de Gustave Caillebotte et environ 150 tirages photographiques réalisés à partir des originaux de Martial. Certaines œuvres sont montrées pour la première fois au public.

Issus d’une famille aisée, les frères Caillebotte peuvent se consacrer librement à leur passion artistique. Lorsque Martial se lance dans la photographie, son frère Gustave a déjà tracé la majeure partie de sa carrière. Parisiens de la fin du 19e siècle, ils expriment, l’un et l’autre, leur fascination d’une capitale en pleine mutation et apportent un regard complémentaire sur la modernité de la ville avec ses évolutions architecturales et ses changements techniques suite à la révolution industrielle .

En observant les promeneurs des rues de Paris, ils se font les témoins d’une époque, marquée par les activités urbaines de la bourgeoisie, et les modes vestimentaires (avec le récurrent chapeau haut-de-forme).


C’est aussi la famille qui est sujet de prises de vues et de représentations picturales. On retrouve l’intimité familiale dans les portraits des deux salles centrales de l’exposition où les regards croisés des deux frères sur leurs proches suggèrent les liens très forts qui les unissent.

Ils partagent également un goût commun pour les activités de plein air : Gustave se passionne pour l’horticulture et aime représenter la luminosité particulière des jardins, des fleurs. Martial immortalise ces moments passés en famille dans le jardin.

Tout deux encore pratiquent le yachting et les canotiers, les baigneurs sont alors une source d’inspiration pour illustrer les loisirs nautiques de la bourgeoisie parisienne (Les périssoires, 1878).

 

L’exposition fait ingénieusement dialoguer le regard pictural de l’un et le regard photographique de l’autre. La scénographie, conçue par Hubert Le Gall, a le mérite d’insister visuellement sur les reproductions de Martial qui sont reprises dans les différentes salles, en format mural. Malheureusement, le musée étant très fréquenté, il est assez difficile de prendre du recul pour s’en rendre compte et l’œil du visiteur a donc tendance à privilégier les tableaux impressionnistes au détriment des photographies exposées, qui sont de petits formats.

A la fin de l’exposition, des questions restent en suspend : on peut regretter de ne pas en savoir plus sur la réception du travail de Martial par ses contemporains.

Les + :

- une confrontation inédite entre les deux frères Caillebotte, deux artistes très proches

- un véritable témoignage visuel du Paris moderne, à travers deux pratiques complémentaires

Le - :

- la difficulté à profiter de la scénographie dans un parcours de visite « embouteillé » pour cette exposition victime de sons succès.

Informations pratiques :

Musée Jacquemart-André, 158 bd Haussmann, 75008 Paris

http://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/jacquemart/

Métro : Miromesnil ; Saint Philippe du Roule

Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturne tous les lundis jusqu’à 21h30.
Plein tarif : 10 € / Tarif réduit : 8,5 € / Audioguide Exposition : 3 €

Par S. D.