Le Centre d’Arts Décoratifs exhibe jusqu’au 25 novembre le second chapitre de la rétrospective Une Histoire Idéale de la Mode Contemporaine 1900-2000, qui traite les plus importantes innovations de la mode à travers de 150 tenues sélectionnées parmi les plus emblématiques.
La mode et le design de vêtements sont le reflet des comportements sociaux et en elle s’expriment les grands événements politiques, les crises économiques et même la crise environnementale. Il suffit de se souvenir de l’apparition de Mary Quant dans les années 60 et du changement définitif de la longueur de la jupe féminine, l’attitude corporelle, qui reflétaient les transformations révolutionnaires de l’époque. Ou l’apparition du jeans dans les garde-robes de toutes les classes sociales, dérivant les différences esthétiques entre ouvriers et banquiers.
Cette révolution apporta toute une série de remises en question de la vieille école de design de mode. Un nom et des photos dans les meilleurs magazines de mode ne suffisaient plus pour être le préféré des femmes, il fallait incorporer aux vêtements le signe des temps et avec cela de nouveaux segments de consommateurs.
C’est comme ça que dans les années 90, la volatilité des goûts et les changements rapides vont avoir une incidence sur les tendances et le marché de la mode et du design. L’apparition d’un nouveau type de consommateurs jeunes, plus préoccupés par gagner de l’argent rapidement que par l’esthétique,a restructuré le goût et les tendances de la mode. Ces nouvelles tendances apparaissent grâce à des couturiers émergents comme Azzedien Alaïa et Rey Kawabuko. Parmi les européens, Jean Paul Gaultier est le seul à arriver à se mettre à jour avec la nouvelle esthétique qu’exige une mode plus agressive et conceptuelle.
Les nouveaux consommateurs des années 90 ne se contentent pas d’être bien habillés, ils veulent communiquer leur façon de vivre à travers de ce qu’ils portent, les vêtements, la peau et les accessoires doivent être conformes avec ce qu’ils ont envie de communiquer.
L’apparition des cheveux colorés, des piercings dans différentes parties du corps, les tatouages et le style antisystèmes vont transformer non seulement la tenue vestimentaire mais aussi sa représentation. Donc les mannequins arrêtent de représenter la beauté classique européenne et au contraire apparaissent la pâleur, la minceur, les cernes accentuées, les traits ethniques, et l’imperfection du visage est à la mode.
En 2000 la crise économique et environnementale marque l’industrie de la mode et influe sur le design. On ne recherche plus un style unique, mais plutôt l’utilisation de produits recyclables, qui ne soient pas des produits dans des zones où l’exploitation humaine contribue à générer des tensions sociales, ni qui aient été des produits en situation d’esclavage infantile ou contribuant à la pollution de la planète.
Ces changements profondément radicaux vont éliminer les vieux signes de statuts dans la mode. Les fourrures qui dans les années 50 et 60 étaient des symboles d’élégance et de distinction, aujourd’hui ne sont plus utilisés par aucun créateur, car ceux-ci ne veulent pas contrarier les écologistes et les consommateurs.
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