Les deux auteurs ont pris le parti de romancer, un peu, leurs vies respectives. Celle de Benoît, journaliste qui roule en Vespa, parisien pur sucre et lecteur invétéré de Libération, Technikart et Télérama, le bobo-type. Et aussi, celle de Bixente, bayonnais monté à la capitale, bobo en devenir. Du coup, le livre décrit les différentes étapes de la vie des héros. Leurs cocktails mondains, leurs brunchs du dimanche, leurs relations parfois superficielles, ou encore leurs histoires d’amours. Mais le livre met aussi en scène une ironie distanciée sur ce mode de vie bobo et leur façon d’envisager le monde. A la fois de gauche dans le cœur, mais avec des attitudes de droite comme de mettre les enfants dans des écoles privées ou d’acheter des fringues plus chères que le salaire d’un mineur.
Bref, Benoit et Bixente, bobos revendiqués, ne sont pas dupes de leur situation et savent en rigoler, et surtout prendre de la distance. Au final, ce premier « récit-roman » est agréable à lire. Seule l’écriture recherche parfois la formule choc pour la formule choc et est du coup un peu trop téléphonée. Petite erreur de jeunesse sans conséquence réelle sur le plaisir que l’on prend à se plonger dans ce livre. C’est léger et profondément ironique. Idéal à lire au mois de mai sur la plage de sable fin d’une contrée lointaine fortement prisée par les bobos !
Bobos de Merde, de Benoît Daragon et Bixente Barnetche. Editions Privé, 16,95 €
PS : pour être tout à fait transparent avec toi, cher lecteur, je dois préciser que l’un des deux auteurs du livre, Benoît Daragon, a travaillé avec moi à CB News. Nous sommes restés amis. Mais si le livre ne m’avait pas plus, je n’en aurais pas causé ici. Voilà la règle que je me suis fixée depuis que je tiens ce blog.