La télévision française apprend à une vitesse folle. Alors que Canal+ a lancé un mouvement côté séries, voilà les concurrents qui embarquent. Arte avec son Xanadu et ses Invincibles. France 2 n’est pas loin, avec pour 2011 2 séries : Signature, d’Hervé Admar. Et puis les Beaux Mecs, diffusés en Mars et Avril, non pas de l’auteur de Pigalle, mais de la même équipe de production. Et toujours avec le grand Simon Abkarian.
Filiation assumée donc, et style complètement différent. Si les auteurs ne sont pas les mêmes, le ton est radicalement moderne. Saga historique, film de gangster, rencontre entre plusieurs générations, banlieue difficile… Les Beaux Mecs regroupe des données opposées pour mieux installer son récit sur plusieurs niveaux. Des années 50 à aujourd’hui, nous suivons le destin de Tony le Dingue (Abkarian), jeune gangster devenu l’un des parrains du milieu, puis emprisonné aux termes d’une vie pleine de rebondissements. Adouci, il s’évade pourtant en suivant un jeune délinquant à forte tête. Car son passé le rattrape… Ménageant aller/retours entre sa vie passée, et son statut d’évadé moderne, la série raconte l’histoire d’un homme qui aura vécu, et vit encore. Tentant de se remettre à la page (après 25 ans de prison), l’humour n’est pas oublié et voilà le vieux beau mec (terme employé pour exprimer la classe des anciens bandits) aux prises avec un portable ou les jeunes de banlieue.
Les Beaux Mecs est donc construit comme une vraie saga historique, avec une portée réduite. Peu de personnages, peu de détails connus. On suit l’histoire de Tony le Dingue, son ancienne vie, son ascension, sa chute, et puis son évasion. Celle qui le force à collaborer avec de jeunes pousses de banlieue pour retrouver de vieux complices et se venger. L’occasion aussi de rajouter quelques guests de luxe, entre Victoria Abril ou Philippe Nahon. Très second degré, forcément violente et dramatique, la série est une vraie révolution pour la télévision publique, 8 épisodes rythmé et avec du caractère, dont la fin peut laisser sur sa faim le spectateur assidu. L’envie est présente de vouloir compléter tout cela, laissant quelques indices pour une éventuelle suite, possible mais différente. Radicalement différente, mais ces Beaux Mecs ont démontrés beaucoup de savoir faire, moins d’onirisme qu’un Pigalle mais un rendu final plus complet et non sans humour. Voir une deuxième saison arrivée ne serait donc pas inutile pour continuer sur cet élan.