When the night has come, and the land is dark, and the moon is the only light I see… Stand by me, un refrain connu, et aussi le titre d’un film qui racontait en 1986 l’histoire de 4 garçons de 12 ans réunis par un jeu aux vertus initiatiques : l’esquive de train. A lire les statistiques de la SNCF, il semble que traverser la voie devant le TGV soit encore à la mode, rangé par des adolescents désœuvrés en mal de sensations fortes dans la catégorie des « dangerous games », parmi les jeux dits de « la tomate » ou du « foulard ». Mais lorsque ces expériences deviennent fatales, qu’elles pénètrent les cours d’école et banalisent la violence, sont-elles encore vraiment des jeux ?Des pratiques déconcertantes
Dans le dossier du numéro spécial ‘Le monde des ados’ de Sciences Humaines de mai 2011, Jean-François Marmion consacre une double page passionnante à ces pratiques de cour de récréation qui consistent, le plus loin possible de l’attention des adultes, à se mettre en danger le plus souvent par l’asphyxie ou la violence (Jeux dangereux). Des pratiques auto-administrées, ou infligées par le groupe par défi ou par simple curiosité. En principe, rappelle le rédacteur, on s’étrangle ou on se laisse étranger jusqu’au bord de l’évanouissement pour goûter aux sensations extatiques de la near death experience. Mais ça ne marche pas toujours… Quant aux ‘jeux d’agression’, c’est parfois plusieurs fois par jour que des enfants ou des adolescents sont battus ou insultés, gratuitement…
A ces expériences s’ajoutent les ‘jeux de morts’ catégorisés par les psychologues. Il s’agit de situations dangereuses recherchées par des jeunes, le plus souvent des garçons de 12 ou 13 ans, pour le danger lui-même. Drôles de jeux : se lancer à toute allure dans une rue en sens interdit, traverser en courant au passage du métro ou du train, se jeter de sa fenêtre vers l’arbre du jardin… Autant de cascades dont les adolescents sont témoins à travers le net ou la télé avec des héros déjantés comme les gars de Jackass et autres Rémi Gaillard.