Lactalis possède déjà environ 29% du groupe Parmalat qui est aux abois. Le projet de Lactalis est de racheter la totalité du groupe pour 3,375 milliards d’euros (soit 2,60 euros par action ce qui représente une majoration de 20% par rapport au prix du marché). Cette OPA est, sur le papier, profitable à tout le monde : Lactalis deviendrait le premier laitier du monde et cela permettrait à Parmalat de survivre. Pourtant l’opération est encore loin de se faire.
En effet, le gouvernement italien ne l’entend pas de cette oreille. Rome n’accepte pas les nombreuses manoeuvres des entreprises françaises sur le sol italien et avait d’ailleurs aidé Parmalat à repousser une première offre du groupe français. Le gouvernement de Berlusconi tente en effet de gagner du temps pour former une coalition italienne afin de racheter Parmalat. Dans un pays membre de l’Union européenne, cette préférence nationale fait jaser.
C’est pourquoi Lactalis essaye de rassurer le groupe italien : le siège restera à Milan, les sites de production aussi et les emplois seront sauvés, promet le laitier français. Et aussi la parfaite complémentarité de l’entreprise italienne avec la française lui permettrait d’avoir une autonomie et un poids relativement importants dans le nouveau groupe Lactalis.
En tout cas, l’inattendue proposition de Lactalis sonne comme une provocation du côté de Rome alors que Berlusconi et Sarkozy doivent se rencontrer et que le dossier était à l’ordre du jour. C’est un dossier à surveiller comme le lait sur le feu…