Tennis club de Barcelone. Le ciel est gris comme l'humeur de Juan Monaco. Eliminé d'entrée face à un modeste qualifié italien, "Pico" débute mal la saison de terre européenne. Comme prévu, en bon pro, il est au rendez-vous à l'heure fixée pour parler tennis mais aussi football, son autre passion, qu'il partage avec son grand copain Rafael Nadal.
Q. Juan, on t'a quitté en Septembre dernier à Montpellier après la défaite en coupe davis contre la France. Comment analyses-tu la rencontre avec du recul?
JM. On a joué contre une super équipe.Il n'y a pas à rougir de notre défaite. Nous avons joué contre deux grands joueurs de simples et un double très complet. On s'était pourtant bien préparés avec 10 jours d'entraînement mais les choses n'ont pas tourné en notre faveur. Je pensais gagner le premier simple face à Llodra car on misait sur deux victoires contre lui. J'ai joué un très bon niveau mais ce jour-là, il était sur un nuage. Je crois que la surface rapide a joué aussi en faveur des français.
Q. Comment vois-tu la coupe davis 2011?
JM. On forme un excellent groupe et on peut maintenant compter sur le retour de Del Potro qui nous a manqué l'an dernier. Nous avons une bonne base avec un grand double (Schwank-Zeballos) et puis, bien sûr, David (Nalbandian), notre leader, qui est toujours disponible pour la coupe davis. Je vais essayer d'élever mon niveau de jeu pour faire parti de l'équipe. Car pour gagner la coupe davis, il faut que nous soyons tous au top.
Q. Ta fin d'année a été excellente avec une tournée asiatique où tu as fait une demi-finale au masters 1000 de Shanghai face à Murray. C'est l'entraînement avec Rafa qui t'a donné des ailes?
JM. SI , bien sûr, mais lui aussi n'a pas à se plaindre (rires)! J'ai beaucoup de chance de le compter comme ami sur le circuit. Nous avons passé plusieurs semaines ensemble lors de la tournée asiatique à nous entraîner et ce fut une expérience incroyable. Cela m'a permis d'avoir beaucoup de rythme dans mon jeu. par contre, Rafa n'a pas eu les résultats escomptés, c'est peut-être de ma faute! (rires).
Q. Avec Rafael Nadal, vous avez une passion commune qui est le foot. Il parait que tu es un supporter d'Estudiantes La Plata?
JM.Je le suis depuis l'age de 11 ans. J'ai été voir avec mon père un match contre Newell's et je suis tout de suite tombé amoureux de l'équipe, des supporters, de l'ambiance incroyable qu'il y avait dans le stade. Regardes, je me suis même tatoué l'ecusson de l'équipe sur ma cheville.
Q. Comment arrives-tu à concilier ton amour du foot avec ton métier de tennisman qui court le monde à travers les tournois?
JM. Pour moi, c'est très important parce que je suis un joueur émotif. C'est difficile à expliquer: je suis un fan d'Estudiantes et s'il gagne, alors je suis de meilleur humeur, je suis heureux sur le court et je vais mieux jouer au tennis. Je suis comme un type qui va au bureau le matin et qui sera triste parce que la veille, son équipe favorite aura perdu un match.
Q. Comment as-tu vécu la victoire d'Estudiantes en finale de la Copa Libertadores en 2009?
JM.Je ne l'oublierai jamais. J'étais en Suède pour jouer le tournoi de Bastad. J'ai suivi le match sur internet et j'ai été obligé de me lever à 4 h du matin à cause du décalage horaire! Quand le match s'est terminé, j'étais comme un fou, je suis sorti de l'hôtel, en courant dans tous les sens, j'ai voulu crier ma joie et puis, je me suis rendu compte que j'étais tout seul comme un con! Bon, je me suis vite calmé mais tu vois, quand je te disais que les victoires d'Estudiantes me mettait de bonne humeur, j'ai commencé à bien joué au tennis: j'ai battu Verdasco et Robredo avant de perdre en finale contre Soderling.
Q. Oui, en gros, je vois qu'on est tous pareils. Moi, c'est le PSG mais on gagne pas souvent (rires). Bon, plus sérieusement, il en pense quoi Rafa, lui le supporter du Real Madrid?
JM. Ah mais Rafa, il est supporter d'Estudiantes! Je t'assure, à 100%! On regarde parfois des matchs ensemble sur l'ordinateur quand on est en tournois. Je vais te donner un exemple: quand je suis en Argentine, Rafa m'envoit des textos à chaque fois qu'un match d'Estudiantes passe à la télé. On dit en Argentine qu'il est un supporter de Boca. C'est complètement faux! Il est un vrai "hincha" d'Estudiantes et si quelqu'un a des doutes, qu'il me le demande!
Q. Et Roger Federer, c'est un supporter d'Estudiantes?
JM. Ah ça, j'en sais rien! (rires) Mais si il veut devenir un supporter d'Estudiantes, il est le bienvenu! En tous les cas, je te dis que tout le monde à la Plata sait que Rafa est des nôtres! J'espère pouvoir l'inviter au nouveau stade la prochaine fois qu'il vient en Argentine.
Q. Et que peut-on te souhaiter à titre tennistique pour cette année 2011?
JM. J'aimerais bien aller loin à Roland Garros mais bon, si tu tombes sur Rafa au 1er tour... (rires) Gagner le tournoi, il faut être réaliste même si l'illusion est toujours là. Bon, si on pense collectif, comme au foot, j'aimerais beaucoup gagner la coupe davis avec mes copains car c'est quelque chose qui restera à jamais dans l'histoire du tennis argentin.
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