Attrapé "Les Parasites de l'Esprit" ce matin dans l'étagère. Temps de s'y replonger avec attention. Tant sur un plan professionnel que personnel. Même si Wilson lui-même, et probablement avec le recul et le temps passé, avoue que ce n'est qu'une métaphore, ces parasites semblent parfois très réels. J'ai eu affaire, il y a très peu, à quelqu'un qui semblait en être infesté. L'impression est toujours la même, un liquide froid qui s'insinue dans vos pensées, un regard malveillant se pose sur vous, malaise grandissant avec le sentiment que l'on est contrôlé par une entité extérieure, on devient un robot incapable de percevoir le réel, inapte à démêler le vrai du faux, ignorant que l'on est tout à coup possédé par une force extérieure.
Le livre s'ouvre avec une vague de suicides inexpliqués et notamment celui d'un psychologue, qui à priori, n'était pas du tout disposé à cela. Une force de raisonnement, joie de vivre et intérêt pour son métier. C'est là qu'il faut pouvoir se muscler l'esprit pour résister, pour simplement sentir et voir.
"-Après tout lui dis-je, la civilisation est une sorte de rêve. Supposons un homme qui s'éveillerait soudain de ce rêve? Ne serait-ce pas suffisant pour l'amener à se suicider?
- Oui, mais que faites vous de cette allusion à des êtres non humains? Me répondit-il. " (Les Parasites de l'esprit", Colin Wilson.
Une tentative réussie du pamphlétaire et essayiste britannique dans la science-fiction. La phénoménologie appliquée tente de retarder un cancer de l'esprit qui aurait entamé une guerre sans merci à l'humain depuis la fin du XVIIIe siècle. Brillante dissertation, que l'art de conteur possédé par l'écrivain rend intéressante à lire sur un postulat plus culturel que spécifiquement technique. Bon exemple de fiction spéculative.
Yvon Allard