Ce mardi, la région Ile-de-France lance un pass destiné à favoriser la contraception des élèves de seconde des lycées du public, du privé et CFA
Des IVG de plus en plus nombreuses chez les mineures
Sous forme de chéquier, le pass possède six coupons pour deux consultations médicales gratuites ou la délivrance de contraceptifs en pharmacie. Il sera disponible dans les infirmeries scolaires, pour une durée de six mois après obtention. Près de 160 000 élèves sont concernés par le « Pass santé contraception » autour de 15 et 16 ans, dont 77 000 filles. Lycéens et lycéennes de secondes, apprentis et élèves en formationsanitaire et social, pourront accéder anonymement et gratuitement à cette contraception pendant quelques mois. La mesure vise à faire reculer le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) qui ne cesse d’augmenter chez les jeunes, de manière inquiétante. En France, plus de 13 200 IVG ont été réalisées sur des mineures en 2006, selon l’Inspection générale des affaires sociales. Il était donc urgent de réfléchir à l’idée de l’anonymat et d’une gratuité générale de la contraception.
La carte vitale à 16 ans ?
Le 13 novembre 2009, Ségolène Royal présentait à des élèves et des professionnels de santé le pass en question, devant un lycée professionnel de Poitiers, non sans critiques. Aujourd’hui, la région Ile-de-Francechange son fusil d’épaule. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, et Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, présentent, ce mardi 26 avril à 10h15, le dispositif « Pass Santé Contraception » au lycée polyvalent Elisa Lemonnier (Paris 12e). Le pass, qui n’est valable que six mois, poussera-t-il les jeunes à continuer sur cette bonne voie ? Pour Jean-Paul Huchon, il faut abaisser l’âge de l’accès à la carte vitale à 16 ans. « C’est à l’âge du lycée que l’on a ses premiers rapports sexuels, souligne-t-il dans Le Parisien. Certains élèves n’osent pas en parler à leurs parents. Et comme ils n’ont pas de carte Vitale de l’assurance maladie avant leurs 18 ans, ils sont obligés d’en parler à leurs parents ou d’avorter. C’est un dilemme. » Mais Jean-Paul Huchon tient à rassurer les parents : « Le dispositif est très encadré. Ces contraceptifs ne sont pas distribués comme des bonbons. On donne aux jeunes une plus grande autonomie dans leur sexualité. »
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Lauren Clerc