Selon le ministre bangladais des Finances, le Prix Nobel de la paix bangladais Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank, a été lavé du soupçon d'avoir détourné l'argent donné par la Norvège à la banque de microcrédit qu'il avait fondée.
Pas de détournement de fonds
En décembre 2010, un documentaire norvégien accusait Muhammed Yunus d'avoir détourné 96 millions de dollars d'aide à la Grameen Bank afin d'alimenter d'autres branches du groupe Grameen. M. Yunus, 70 ans, a été reconnu innocent par la Norvège mais le premier ministre du Bangladesh, Mme Cheikh Hasina, l'a ensuite accusé de " sucer le sang des pauvres ". La commission d'enquête nommée par le gouvernement bangladais n'a trouvé aucune preuve concernant un éventuel détournement de fonds, ni sur les accusations selon lesquelles la Grameen Bank aurait fait payer des taux d'intérêt excessifs aux emprunteurs pauvres. M. Yunus avait été démis de son poste de directeur général à la Grameen Bank
La Grameen Bank, un énorme conglomérat
L'enquête révèle toutefois une "large tendance à bafouer les lois et réglementations dans la gestion de la banque". D'après le responsable de l'enquête, A.K. Monowar Uddin Ahmed, "il y a besoin d'un nouveau cadre juridique" pour réguler la banque et ses nombreuses entreprises affiliées œuvrant dans le social, parfois dans le cadre de lucratives coentreprises étrangères."La Grameen Bank est maintenant le genre d'énorme conglomérat que l'on voit en Corée du Sud ou au Japon", a-t-il ajouté.
La Grameen Bank jouit d'une énorme influence au Bangladesh où le groupe dispose aujourd'hui d'activités associées dans l'énergie solaire, la téléphonie mobile et l'agroalimentaire. Mais selon l'enquête, cette expansion est en inadéquation avec les règles originelles de la Grameen Bank. Elle a violé à maintes reprises ses propres réglementations, selon le rapport de l'enquête dont l'AFP a obtenu copie.
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