Envie de ... résumer :
(Titre original : Chasing Darkness)
Sur les collines en flammes de Los Angeles, dans un bungalow abandonné, la police découvre le corps d'un homme, une balle dans la tête. Dans sa main, l'arme du crime. A ses pieds, un album photo avec les polaroïds de sept cadavres de femmes... Soulagement au LAPD : le serial killer s'est suicidé. Et sept meurtres sont élucidés. Mais il en faut plus pour convaincre le détective privé Elvis Cole. C'est lui qui avait permis de faire relâcher cet homme cinq ans plus tôt et il ne croira à sa culpabilité que lorsqu'il aura tiré lui-même l'affaire au clair...
Et si le véritable tueur courait encore, tapi dans l'ombre ?
Envie de ... donner mon avis :
C'est en cherchant un bon policier en librairie que je suis tombée sur "L'ombre du mal"de Robert Crais. Avant de lire ce livre, je ne connaissais pas Robert Crais. En me documentant un peu, j'ai vite compris qu'il était un des grands noms de la littérature policière d'aujourd'hui. J'ai découvert que la plupart de ses romans mettaient en scène le duo de détectives privés Elvis Cole et Joe Pike, avec pour toile de fond, Los Angeles. D'ailleurs, la série des Elvis Cole a déjà reçu les prix littéraires Edgars, Anthony, Macavity et Shamus aux États-Unis.
J'ai beaucoup aimé l'univers de Robert Crais.
D'abord, s'agissant de la forme, des chapitres courts : je trouve que c'est un atout pour un roman policier. Lorsque je lis un thriller, j'aime avoir affaire à des découpages brefs, qui "collent" à l'action. A un découpage pertinent de l'action, s'ajoute une écriture franche et directe. Ce que je veux dire par là, c'est que l'auteur ne s'écarte pas du cœur de l'intrigue pour se perdre dans des considérations descriptives sophistiquées et inutiles. En bref, un policier comme je les aime : l'action, rien que l'action, mais toute l'action. En effet, dans la mesure où la majeure partie du roman est écrite du point de vue d'Elvis Cole, le lecteur suit l'évolution de l'enquête en même temps que Cole. Ce choix de point de vue narratif nous fait nous sentir proche d'Elvis Cole, de ses décisions et de ses émotions. Il nous permet aussi de mener l'enquête chez nous, à notre façon ! Je pense plus spécialement à la page 99 de la version poche, où Cole établit un tableau répertoriant les différentes victimes, avec la date de leur meurtre, leur profession, leur origine ethnique, etc. afin de chercher des "lignes directrices" entre elles. Le lecteur explore les différentes pistes qui s'offrent à Cole en même temps que lui. La lecture n'en est que plus passionnante !
Quant au fond maintenant, "L'ombre du mal" saura, à mon avis, satisfaire tous les férus de romans policiers et thrillers. De la première à la dernière page, Robert Crais sait captiver le lecteur, par une maîtrise habile du suspense et des rebondissements incessants. Suspense, rebondissements et une touche d'humour (je pense aux figurines des personnages de Disney sur le bureau de Cole, sans oublier l'horloge Pinocchio !) : les éléments essentiels que tout amateur du genre viendra chercher dans un roman policier. A l'image des rebondissements, les personnages sont nombreux, ce qui m'incite à vous conseiller de ne pas poser le livre trop longtemps avant d'y revenir ... Mais je ne m'inquiète pas pour ça. Impossible de poser ce livre délibérément, si ce n'est pour le reprendre quelques instants plus tard !
Ce qui m'a plu aussi tout particulièrement dans ce thriller, c'est la place importante qui est laissée à la psychologie des personnages principaux, qui n'en sont donc que plus attachants. C'est avec intérêt et avidité que l'on suit les aventures d'Elvis Cole, prestigieux détective privé dont le travail et l'honneur sont ici remis en cause. Celui qui s'auto-proclame "meilleur détective du monde" va devoir faire preuve d'entêtement et d'opiniâtreté (et il n'en manque pas !) pour faire la lumière sur une affaire dont tout le monde semble vouloir l'écarter.Aidé de son fidèle et pragmatique acolyte Joe Pike (peu loquace celui-là !), ex-officier de police du LAPD, et de l'inspectrice haute en couleurs Carol Starkey, Cole se lance dans une recherche de la vérité dangereuse, où flics pourris, politiciens corrompus et avocats véreux se côtoient dans une affaire qui nous rappelle, une fois de plus, que les apparences sont souvent trompeuses, et que de " bon " à " méchant ", il n'y a qu'un pas ...
Malheureusement, je vous parle ici d'un policier. Dès lors, à part saluer le dénouement, réellement inattendu et surprenant, je ne peux vous en dire davantage, au risque de gâcher votre lecture, voire même peut-être votre propre découverte de l'univers de Robert Crais, ce qui serait dommage...
Envie ... d'un extrait :
" Toc, toc, j'ai pensé que vous aimeriez être prévenu, ce type que vous avez blanchi a tué deux femmes de plus, ça va passer aux infos, leurs familles vont pleurer." " Je ne voyais rien dans ce dossier qui puisse me faire douter de mes conclusions de l'époque. Je n'éprouvais aucun malaise. Pas besoin de s'appeler Sherlock Holmes pour assembler les pièces." " _ Tu crois que Byrd a tué ces sept femmes ?_ C'est l'impression que ça donne, mais je ne sais pas. Les faits ont l'air de leur donner raison._ Peut-être que c'est l'impression que ça donne, mais est-ce que toi tu y crois ? (...)_ Non. Je devrais peut-être, mais non. Je connais Byrd. Pas comme si je l'avais côtoyé personnellement, mais je me suis défoncé pour reconstituer ce qu'a été sa vie le soir de la mort d'Yvonne Bennett. (...) Je l'ai connu mieux que personne ce soir-là, et je ne crois pas qu'il ait tué Yvonne Bennett. Peut-être qu'il connaissait son assassin, je suppose que c'est possible, mais il ne l'a pas tuée. Je n'y crois pas. Je ne peux pas y croire."