Fourie du Preez
La semaine dernière, Peter De Villiers a annoncé une liste de 51 joueurs avec pas moins de cinq demis de mêlée qui ont été appelés à savoir Fourie du Preez, François Hougaard, Sarel Pretorius, Ricky Januarie et Charl McLeod. A ces 5 joueurs, on peut rajouter Ruan Pienaar qui a les faveurs du sélectionneur. Les premiers choix de PDV ont-ils été les bons ? Qui devra t-il choisir en vue de la prochaine Coupe du Monde ? Ce sont les questions auxquelles je vais tenter de répondre à travers une analyse statistique et une comparaison avec les autres 9 les plus performants de la compétition, Luke Burgess et Will Genia. Évidemment, les statistiques ne peuvent pas refléter les qualités techniques et encore moins mentales d’un joueur, mais les chiffres ressortis des 9 premières journées de Super Rugby sont néanmoins frappants quant au style de jeu et à l’état de forme des joueurs. Pour des raisons de temps de jeu, il m’a été impossible de collecter suffisamment d’informations sur François Hougaard et Ricky Januarie.
Sarel Pretorius et Fourie Du Preez les plus décisifs
Sarel Pretorius
Les demis de mêlée Sud-Africains sont les plus décisifs de cette compétition et à ce jeu là, Sarel Pretorius et Fourie Du Preez se montrent les importants dans ce domaine. Le 9 des Cheetahs est tout simplement le 2ème meilleur marqueur d’essais de la compétition derrière l’ailier des Crusaders Sean Maitland. Avec ses 6 réalisations, il repousse à 4 longueurs ses compères du poste à savoir Will Genia et Fourie du Preez. Malgré un état de forme moins bon que l’an passé, le 9 des Bulls reste toujours décisif pour son équipe. Il n’a pas d’égal pour aspirer la défense adverse et libérer des espaces pour ses partenaires, comme le montre ses 4 passes décisives.
E PD
Burgess 1 1
Du Preez 2 4
Duvenaghe 0 1
Genia 2 1
McLeod 1 0
Pretorius 6 2
Vermaak 1 1
E : Essais
PD : Passes Décisives
Sarel Pretorius, le plus tranchant
Ricky Januarie
En plus d’être le plus décisif, Sarel Pretorius est de loin le 9 le plus incisif offensivement. Ses statistiques ne trompent pas, il est un véritable poison pour les défenses adverses. Imprévisible et explosif, il est le joueur clef des Cheetahs. En Super Rugby, seul Luke Burgess possède des statistiques aussi flatteuses.
MG DT DB PAP
Burgess 40,25 0,63 2,00 2,13
Du Preez 42,43 0,86 0,71 0,86
Duvenaghe 5,67 0,17 0,50 0,17
Genia 43,13 0,75 1,00 0,63
McLeod 26,20 0,20 0,40 0,60
Pretorius 43,71 1,71 1,86 1,57
Vermaak 26,43 1,14 0,57 0,14
DT : nombre de fois où le joueur a transpercé la défense par match
DB : défenseurs battus par match
PAP : passes après contact par match
MG : mètres gagnés par match
Fourie Du Preez, le plus propre
Jano Vermaak
Si on prend en compte les turnovers concédés par les numéros 9, on se rend compte que Fourie Du Preez est le 9 qui perd le moins de ballons, moins de 1 par match. A l’inverse, Jano Vermaak et Charl McLeod montrent beaucoup de déchets dans leur jeu, pourtant ils ne font pas partis des joueurs les plus incisifs.
TOC
Burgess 0,88
Du Preez 0,71
Duvenaghe 1,00
Genia 0,88
McLeod 2,00
Pretorius 1,43
Vermaak 2,00
TOC : TurnOvers concédés par match
Charl McLeod, le plus gros défenseur
Charl McLeod
Avec plus de 8 plaquages effectués par match, le 9 des Sharks est de loin le demi de mêlée le plus actif défensivement. Mieux encore, avec près de 95 % de réussite, il est avec Jano Vermaak le plaqueur le plus efficace. A l’inverse, Sarel Pretorius montre des faiblesses défensives inquiétantes. La statistique est édifiante, le 9 des Cheetahs manque 1 plaquage sur 4. Il est par ailleurs étonnant de retrouver Fourie Du Preez aussi bas dans ce classement, cette statistique est le signe évident de son état de faible actuelle et espérons-le temporaire.
P/M %
Burgess 5,75 85%
Du Preez 5,57 82%
Duvenaghe 6,33 87%
Genia 4,25 88%
McLeod 8,20 95%
Pretorius 5,86 73%
Vermaak 3,86 96%
P/M : plaquages par match, % : désigne le pourcentage de plaquages réussis
Qui choisir ?
Dewaldt Duvenage
Sarel Pretorius a posé un ultimatum. Il quittera certainement l’Afrique du Sud en cas de non-sélection pour la prochaine Coupe du Monde. Son niveau de jeu actuel est exceptionnel et il est probablement à ce jour l’un des meilleurs 9 attaquant de la planète. Cependant, ses lacunes défensives paraissent importantes. Une autre chose que les statistiques ne disent pas, c’est le manque de maitrise que peut avoir Pretorius à certains instants de la partie car, toujours porté vers l’attaque, il peut parfois mettre son équipe en difficulté comme lors du dernier match face aux Hurricanes.
Fourie Du Preez, malgré un état de forme plutôt précaire, reste toujours un des pions essentiels de son équipe. Il doit certainement subir le contre coup de sa longue blessure de l’an dernier, mais à plus de 4 mois de la Coupe du Monde, on peut lui faire confiance. Concernant les autres 9 Sud-Africains, Dewald Duvenaghe confirme son statut de joueur propre et précis mais qui manque d’impact offensif pour prétendre faire parti des Springboks. Il est en effet le 9 le moins en vue en attaque.
Ruan Pienaar
Jano Vermaak est quant à lui très loin de son niveau de jeu de 2009 où à l’instar de Pretorius, il marchait sur l’eau. Moins décisif et tranchant que par le passé, il a également plus de déchets dans son jeu et les statistiques confirment l’impression visuelle qu’il laisse sur le terrain. Quant à Charl McLeod, il n’a guère à offrir si ce n’est des qualités défensives de grande qualité. Ce joueur me fait penser à Byron Kelleher par son activité défensive et ses lacunes techniques. A la différence que le Sud-Africain n’a pas la moitié de l’impact physique du Bison Néo-Zélandais. Charl McLeod multiplie chaque match les mauvaises options de jeu et a souvent tendance à s’isoler en allant défier en un contre un les avants adverses. C’est un style de jeu qui a marché en Currie Cup, mais pas en Super Rugby.
Peter De Villiers l’a déclaré clairement, ce n’est pas un style de jeu porté vers l’attaque qui gagnera la Coupe du Monde, mais plutôt un style défensif. Ainsi, on ne peut guère s’étonner que lors des dernières années, le sélectionneur a choisi à de nombreuses reprises dans ses équipes des joueurs tels que Ruan Pienaar, Ricky Januarie, François Hougaard et plus récemment Charl McLeod. Avec ses faiblesses défensives, Sarel Pretorius n’est donc guère en ballotage favorable dans le choix du sélectionneur malgré des qualités offensives uniques.