J’ai beaucoup aimé le début de ce thriller. Les Pyrénées, une vallée encaissée et enneigée, un centre psychiatrique de haute sécurité pour une dizaine de psychopathes tueurs en série jugés irrécupérables, une centrale hydroélectrique dominant le tout, voilà le décor. Hiver 2008 : une série de meurtres se succèdent, à commencer par le pur sang écorché et pendu d’un notable de l’endroit. Immédiatement, mobilisation générale : gendarmerie, police, experts en tous genres, infirmiers spécialisés, procureurs, juges à la retraite et subordonnés, tout le monde s’active pour empêcher de nouveaux crimes.Comme d’habitude dans ce genre de romans, on finit par soupçonner presque tout le monde et par beaucoup se tromper. J’ai aimé la fin, saccadée, traitée sous forme de flashes alternant les diverses actions en cours. On suit tous les personnages presque en même temps, en accéléré et l’inévitable question se pose : les bons arriveront-ils avant les méchants? C’est curieux comme je me laisse prendre à chaque fois!Cependant, je l’ai trouvé trop long. Je me serais bien passée d’une bonne centaine de pages. Il faut dire aussi qu’aucun de tous les nombreux personnages ne m’a vraiment retenue. Servaz, le commandant, j’ai compris trop vite ce qui lui arrivait et je l’ai trouvé bien mou! Diana, la jeune psy suisse, la seule pour laquelle j’ai éprouvé un peu de sympathie, n’était pas assez présente, si bien que j’oubliais souvent sa présence. Les autres me sont restés indifférents.Est-ce qu’à force de lire de nombreux thrillers de ce genre et de regarder régulièrement les Experts et autres excellentes séries américaines, je serais devenue blasée? J’espère que non et qu’un prochain « policier » plus percutant, plus original, plus attachant me séduira bientôt à nouveau. L'auteur: Originaire de Béziers, Bernard Minier a grandi au pied des Pyrénées. Contrôleur principal des douanes, marié et père de deux enfants, il vit en région parisienne. Primé à l’issue de plusieurs concours de nouvelles (Actu-SF 2004, Delirium 2006, Hauteurs la revue 2006, Maisons Laffitte 2007), il publie aujourd’hui Glacé : son premier roman.
Voici un passage d'un entretien très intéressant qu'il a donné
"Je me suis aperçu que ce que j’avais créé portait un nom : Elizabeth George appelle ça un « creuset ». Un creuset, c’est un endroit, une situation où les personnages sont coincés. Dans de telles conditions, la température monte et ils sont soumis à des tensions considérables. Un creuset, c’est l’île des Dix Petits Nègres bien sûr, mais c’est aussi le Pequod de Moby Dick ou, plus récemment, le navire HMS Terror prisonnier des glaces dans le saisissant roman éponyme de Dan Simmons."
Rien à dire: les références sont excellentes!
Glacé de Bernard Minier (XO éditions, 2011, 558 p) Je remercie XO pour l'envoi de ce livre.