Un meilleur dépistage de la fibrillation auriculaire permettrait de réduire le nombre d'AVC mortels.
Un accident vasculaire cérébral (AVC) sur cinq est causé par la fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque très fréquent mais peu connu. Un meilleur dépistage permettrait de réduire de deux tiers les risques d'AVC. Explications.
> Qu'est-ce que la fibrillation auriculaire ?
La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque qui se manifeste par une accélération, un ralentissement ou une irrégularité des battements du cœur (arythmie). Il s'agit du problème cardiaque le plus fréquent dans le monde, avec 4,5 millions de personnes touchées en Europe et 5,1 millions aux Etats-Unis. En France, on estime qu'il existe 809.000 malades, dont 530.000 sont traités et 30 % non diagnostiqués. D'après plusieurs estimations, le nombre de cas devrait plus que doubler d'ici à 2050.
> Quels sont les signes qui alertent ?
Les symptômes les plus fréquents sont des palpitations, des vertiges, des douleurs thoraciques, de la fatigue et un essoufflement. Mais de nombreuses personnes ne présentent aucun symptôme, en particulier lorsque le rythme cardiaque n'est pas très rapide. Il existe néanmoins des facteurs favorisants : hypertension, obésité ou surpoids, diabète, troubles thyroïdiens, pathologie pulmonaire ou consommation excessive d'alcool. Sachez enfin que le risque de fibrillation auriculaire augmente avec l'âge : près d'une personne de plus de 40 ans sur quatre sera atteinte au cours de sa vie.
> Quel est le lien entre fibrillation auriculaire et accident vasculaire cérébral (AVC) ?
Les personnes atteintes de FA ont cinq fois plus de risques d'être victimes d'un AVC. Le cœur est composé de quatre cavités : deux oreillettes dans la partie supérieure et deux ventricules dans la partie inférieure. En raison des battements irréguliers causés par la fibrillation auriculaire, les oreillettes n'envoient plus efficacement le sang dans les ventricules. L'accumulation de sang peut entraîner la formation de caillots sanguins. Si un caillot se détache et monte au cerveau, cela provoque un accident vasculaire cérébral pouvant occasionner une invalidité ou un décès. Les AVC liés à la fibrillation auriculaire sont les plus graves en termes de handicap et de mortalité.
> Pourquoi se faire dépister ?
Pour prendre un traitement anticoagulant qui permet de fluidifier le sang et d'éviter la formation de caillots. La prise de médicaments permet d'une part de réduire de deux tiers le risque d'AVC et d'autre part de régulariser le rythme cardiaque. N'hésitez pas à consulter votre médecin traitant si votre pouls est irrégulier : le stéthoscope est le premier détecteur des arythmies, à condition de ne pas s'en contenter. « Dans tous les cas, il faut subir un électrocardiogramme pour confirmer et affiner le diagnostic. Mais très souvent, les généralistes ne sont pas suffisamment informés eux-mêmes et ils n'envoient pas spontanément leurs patients chez un spécialiste », regrette le professeur Ariel Cohen, cardiologue à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Résultat, de nombreux patients atteints de fibrillation auriculaire ne reçoivent pas les soins adaptés. D'autres ne sont jamais traités faute de dépistage.
L'opération « 1 mission, 1 million-Au cœur de l'AVC »
Cette opération mondiale parrainée par l'actrice américaine Jane Seymour vise à sensibiliser le public sur la fibrillation auriculaire et son lien avec l'AVC. Objectif : éviter un million d'accidents vasculaires cérébraux causés par la FA en favorisant les diagnostics précoces. Pour relayer l'information, des campagnes de prévention seront financées à hauteur d'un million d'euros par le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim. Au total, 32 projets vont être déployés dans 36 pays, avec un concept original : ils seront sélectionnés à l'issue d'un vote du public. En France, vous pouvez soutenir les campagnes d'information qui vous séduisent le plus en un clic, sur www.aucoeurdelavc.fr. Fin juin, les projets ayant recueilli le plus de votes recevront un financement.
Utilité de la télémedecine: mythe ou réalité
2 projets innovants d'un cardiologue français en compétition pour permettre un meilleur dépistage de cette fibrillation auriculaire: 600 patients inclus permettant un meilleur dépistage et une méilleure prévention grace à une nouvelle technique de dépistage: à lire et à voter sans modération 1 fois par jour: DETECT et PROTECT
L'AVC, un problème majeur de santé publique
Environ 130.000 Français sont victimes d'accidents vasculaires cérébraux chaque année, dont 30.000 causés par la fibrillation auriculaire. Autres facteurs de risques : l'hypertension, le cholestérol, le tabac, le diabète et la sédentarité. Il s'agit de la première cause de handicap chez l'adulte, de la deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer et de la troisième cause de mortalité en France, avec 32.000 décès enregistrés chaque année. L'AVC coûte 8,3 milliards d'euros par an à notre système de santé.
Par Marie-Laure Hardy C'est sur France Soir !