Feuilletoniste. Le mot a une double application. Il s’applique au journaliste ou écrivain qui rédige le feuilleton, rubrique prestigieuse d’un quotidien (théâtre, musique, littérature, etc.). Il définit d’un autre côté l’écrivain qui fournit les épisodes d’un roman-feuilleton. Le panthéon de la littérature française a accueilli beaucoup de feuilletonistes devenus des auteurs célèbres, reconnus par la postérité. Parmi ceux qui ont compté, citons : Balzac (La Vieille Fille) historiquement le premier feuilleton (paru dans La Presse), Eugène Sue (Les Mystères de Paris, Le Juif errant), Alexandre Dumas (Le Capitaine Paul, Le Comte de Monte-Cristo), Émile Gaboriau (Le Crime d’Orgival, Le Dossier 113, Monsieur Lecoq), Paul Féval (Les Habits-Noirs), Henri Murger (Scènes de la vie de bohème), Victor Hugo (Les Travailleurs de la mer, L’homme qui rit, Quatre-vingt-Treize), Erckmann-Chatrian (Histoire d’un paysan) Ponson du Terrail (Rocambole), Richebourg (L’Enfant du faubourg), Maurice Leblanc (Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, Herlock Sholmès, L’Aiguille creuse), Zola (La Fortune des Rougon), Vallès (première partie de Jacques Vingtras), Gaston Leroux (La Double Vie de Théophraste Longuet, Le Mystère de la chambre jaune, Le Parfum de la dame en noir), Michel Zévaco (Les Pardaillan), Gustave Le Rouge (Le Prisonnier de la planète Mars, La Guerre des vampires), Jean de la Hire (La Roue fulgurante), Pierre Souvestre et Marcel Allain (Fantômas). Cette liste est, naturellement, loin d’être exhaustive.
La publication en six livraisons de Madame Bovary dans La Revue de Paris permet-elle de l’assimiler à un vrai feuilleton ? Il y a sûrement une différence de nature chez les feuilletonistes, les uns pratiquant la spécialité faute de mieux, les autres l’utilisant à la manière des bonnes feuilles d’aujourd’hui en publiant l’intégralité de leur œuvre pour la faire connaître et en assurer la réussite commerciale lors de parution sous forme de livre.