Foo Fighters – Wasting Lights [2011]

Publié le 26 avril 2011 par Feuavolonte @Feuavolonte

Foo Fighters
Wasting Lights

RCA
États-Unis
Note : 8/10

par Élise Jetté

On dit que le septième est chanceux, on croit qu’il porte bonheur ou qu’il porte en lui la magie. Le septième album des Foo Fighters porte la magie, par la promesse qu’il transporte. D’abord une association du chanteur et guitariste Dave Grohl avec Butch Vig pour la production de l’album, faisant ainsi écho à 1991 où Vig avait alors produit le mythique Nevermind de Nirvana, au côté de Kurt Cobain en personne. La promesse de qualité de rock se poursuit avec le retour de Pat Smear à la guitare, de même qu’avec la participation, sur la pièce I Should Have Known, de Krist Novoselic, ancien bassiste de Nirvana. Les Foo Fighters avaient promis tout ça et avaient même laissé entendre un retour aux sources : un album de bon vieux rock qui sent les boules à mites.

Et cette promesse tenue, c’est Wasting Light : un album très rock qui sait flirter à merveille avec la pop pour ainsi devenir un écho d’hier qui ne sonne pas dépassé. Les Foo Fighters ne déçoivent pas et ne retombent pas dans une nostalgie pénible du rock des 90’s. Ils savent jouer avec celui-ci, mais ils connaissent les besoins musicaux actuels du grand public et offrent ainsi certaines pièces plus commerciales, proposant un rock moins corrosif. Pour les gens qui seraient profondément déçus par cette dernière affirmation, sachez que la pièce White Limo propose un rock plus cru et moins adapté à l’oreille de ma grand-mère : c’est très apprécié!

La facette plus contrôlée de la musique des Foo Fighters n’est pas triste pour autant. Des pièces tout à fait délectables accrochent l’oreille qui n’en finit plus de vouloir rester accrochée. Arlandria, These Days et I Should Have Known font d’ailleurs partie des meilleurs morceaux que Grohl ait écrits.

Une récurrence désagréable qui était malheureusement présente sur les autres parutions des Foo Fighters refait surface sur Wasting Light : certaines pièces sont d’anthologies alors que certaines peuvent être écoutées une seule fois et être remisées ensuite sans regret. Le manque d’éclat de Miss the Misery est un bon exemple de cette lacune. Il est cependant intéressant de constater à quel point certaines pièces, comme Bridge Burning par exemple, perdraient rapidement de leur éclat si ce n’était de la voix si poignante si poussée et si caractéristique de Dave Grohl. Il y a un excellent dosage entre l’émotion des textes, la voix si particulière du chanteur et la violence musicale.

En bout de ligne, reste que peu de groupes peuvent se targuer d’avoir pris naissance des ruines de Nirvana, peu de groupes savent manier le rock comme les Foo Fighters le manœuvrent. Beaucoup s’autoproclament musiciens ou chanteurs rock, mais peu disent vrai. Je crois que l’on peut affirmer sans mentir que les Foo Fighters font partie des rares qui peuvent encore donner le frisson du véritable rock à l’auditeur puriste, nostalgique ou tout simplement avare d’authenticité musicale. Parole d’amatrice de rock : It’s A Matter of Time avant que vous ne tombiez sous le charme des riffs de Wasting Light.