Haricot est un faignassou patenté. Le pédiatre avait tiqué quand à la visite des neuf mois, notre fiston chéri n'a pas daigné faire plus d'une tentative pour attraper un jouet, un peu
hors de sa portée, sans succès de surcroit. C'est que sa façon éloquente de nous réclamer ledit objet avec un regard noir nous a limite fait passer pour des parents qui cèdent tout à leur petit
coeur d'amour avec des nounours...
Ce qu'ignore notre cher pédiatre – toujours à l'heure à ce que je vois ! pour 2 malheureuses minutes de retard, dire que j'ai doublé tous les tracteurs avec mon engin supersonique...
–, c'est que je n'hésite pas à me livrer à de multiples expériences pour déterminer son degré de faignasserie. Et que si ! Je le stimule en jouant, je ne me borne pas à lui faire des sourires et
des gouzi gouzi.
Du moment que Haricot peut rester assis, il est indétrônable. Il se plie en deux, genre mon bassin est en chewing-gum, et se relève pour brandir triomphalement sa prise. Ou la manger. Ou
la jeter. Si c'est trop loin, il passe à autre chose. J'ai aussitôt tenté de mettre tous les jouets un poil trop loin. Attente patiente ponctuée de petits cris réclamatifs, oeil de
bambi. Finie l'époque où il se jetait en avant pour se transformer en gambas royale ! Haricot est bien assis.
Tentative sur le ventre. Il essaie un peu, abwae un moment, puis roule sur le côté. Les pieds, c'est bien on les trouve toujours pour jouer.
Humm. Dans le trotteur, il avance, recule, avance, recule, bref, il ne bouge pas... Sauf si on lui met le chat pas trop loin (un mètre max, et il faut qu'on le retienne, sinon, Haricot sait que
c'est inutile de se fatiguer). Mais une fois qu'il lui a tiré l'oreille, c'est fini. Le poursuivre ? Non, merci.
Par contre, il y a une chose qui fait que le faignassou a vraiment du bon. Le matin, il traine un bon quart d'heure au lit. C'est bien notre fils, ça !