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Loire – Scolarité. Carte scolaire : « La réforme ne se fait plus au scalpel mais au rabot »

Publié le 26 avril 2011 par Veille-Education

François-Xavier Clément, directeur diocésain de l’enseignement catholique, indique que la carte scolaire va priver des familles du libre choix de l’établissement scolaire pour leur enfant. Entretien

>> Quel regard portez-vous sur la carte scolaire et ses conséquences ?

On est pris dans l’étau national. Le coup de rabot est musclé. Je trouve terrible que notre pays n’arrive pas à privilégier l’Éducation sur tous les autres budgets. Quand je vois que l’Éducation nationale est traitée comme tous les autres budgets, à terme, on a du souci à se faire. On est conscient des contraintes budgétaires qui pèsent sur l’État. On a besoin d’ajuster la voilure en fonction de la démographie, Ici, des secteurs gagnent des habitants, comme la plaine du Forez, d’autres en perdent, comme Saint-Etienne. Mais c’est douloureux car la réforme n’est plus faite au scalpel mais au rabot, et ce n’est pas sans conséquences.

>> Votre secrétaire général national (1) a dit que le libre choix était menacé ?

Je m’inscris dans cette prise de position. On a affaire à des règles qui sont entrain de nous empêcher d’accueillir des familles. Il y a des parents qui, faute d’ouverture, ou à cause d’une fermeture ne trouveront pas de place dans une école catholique près de chez eux. C’est vrai dans plusieurs secteurs de la Loire. Si elles optent pour l’enseignement catholique, on leur dira qu’on ne peut accueillir leur enfant. Elles n’auront pas d’autre choix que le public. C’est une crainte majeure pour la rentrée 2012. On a développé cet argument, mais le problème est national ; L’inspecteur d’académie ne peut en tenir compte. IL a une enveloppe globale de moyens attribués qui s’impose.

>> Quelles pourraient être les conséquences concrètes en 2012 ?

Quand on fait les comptes, avec les postes à rendre et si le même schéma est conservé en matière de carte scolaire, on sait qu’il y aura des effets directs sur les structures elles-mêmes et des fermetures brutales d’établissements. Et cela s’inscrit dans un contexte d’augmentation du nombre d’élèves (N.D.L.R. Environ 200 par an depuis trois ans). Cela se cumule avec des réformes en cours (lycée et lycée professionnel) où l’État récupère des moyens. On est aussi dans une phase où il y a encore de nombreux départs à la retraite non remplacés. ET ce sera encore le cas pendant deux ans.

>> Pour le privé, comment s’établit la carte scolaire ?

Des instances sont réunies à l’initiative de l’inspection d’académie. Cela se passe en cohérence et en concertation. On fait en sorte que les écoles occupent bien le territoire. On a pu éviter des fermetures à certains endroits. On n’a pu le faire ailleurs.

1 er et second degré : 17 postes retirés
A la rentrée prochaine l’enseignement catholique privé sous contrat perdra huit postes (5 classes fermées + 3 postes hors-les-classes) dans le premier degré, neuf dans le second degré. Il y aura deux ouvertures de nouvelles classes.

(1) M. Eric De Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique a indiqué « la situation devient contraire au principe de libre choix pour les familles ». Il a estimé qu’entre 100 et 150 collèges pourraient fermer en France.

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