L'outre-entendement : de Khlebnikov à Novarina et son au-delà...
« Evacuer le sens pour que ce soit du plus dessous qui parle. Evacuer son p'tit contrôle, que ce soit autre chose que l'agent contrôleur des termes-et-tournures qui fasse. Pour faire parler le mort, le hôm souterré dans le homme. » Valère Novarina
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« Prends la notion ! - Démence Royale ! - Voici l'origine des noeuds, voici l'origine des sons ! - Du son ! - Fins des littératures d'opinion, pose des bombes d'actions ! - Entends les simplicités... »
Valère Novarina
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La « sacro-sainte » littérature des modernes aura exténué la poésie... Mais surtout, surtout elle aura obstrué ce qui, indicible, se tient au-delà de la trouée que la poésie effectue dans le langage... la
civilisation et la littérature se tiennent la main et forment une chaîne, une frontière à laquelle (bien que s'affrontant égoiquement entre eux) les littératueurs disent en choeur discorda
« Et les châteaux du commerce mondial
Où luisent les chaînes de la misère
Avec sur le visage joie mauvaise et enthousiasme
un jour tu les réduiras en cendres ».
V. Khlebnikov (premiers vers de Latomir -Accormonde-)
Ils furent nombreux les barbares de la langue qui furent exténués, rendus fous parce qu'ils s'évertuaient à frapper dans du mou qu'ils croyaient sincèrement dur comme l'acier/ contraints furent-ils de grossirent les rangs des traitres parce que leur maîtresse sait s'y prendre pour enfumer, pour semer la confusion, diriger les colères et les saintes irritations vers ce qu'elle dirige elle-même tout en prétendant en être l'intime ennemie...
Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Lautréamont, Artaud... Combien, combien perdu de ce côté-ci, certainement relevés de l'autre !!
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Le récit que fait Dieu commence avec la Création.
Le récit que peut faire l'homme commence avec le dialogue d'Eve et du satan-sous-forme-serpentine. Là s'origine littérature et utilité des mots-sens qui font les choses !
« La patrie de la création est le futur. »
Gul Mullah (Prêtre de roses – surnom donné à Khlebnikov par des paysans de la Caspienne qui le recueillirent et le soignèrent lors d'une de ses pérégrinations « folles et inspirées »)
(Velimir Khlebnikov, martyr du langage littératueur)
La littérature, comme le langage communicationnel, sont les langues de « l'hom souterré dans le homme »... barrages de compréhension sur le fleuve de la folie unitive ! La catégorie nommée « absurde » (lire la véridique traduction de Lewi Caroll par Artaud) fut inventée par les littératueurs effrayés de voire leur affreuse machine-langage éventée ! Sans syntaxe ni grammaire Michel de Nostredame a percé la précise vérité du toujours-présent. Affolant pour les siècles les sérieux commentatueurs de tout poil et offrant du spectacle gondolant à tous les sectatueurs de l'humouresque ! Ayant dépassé poétiquement la sphère close de l'oroubouros du « compréhensible »... Ayant outrepassé la bourbeuse mare des devineurs, devins et devinettes pataugeant dans les mêmes eaux croupies, il fut poète et non liseur d'advenir ! Aède de l'outre-entendement et non prédicteur d'événement promptement lus, présentatueur liseur de prompteur d'actualités factuelles...
Tout l'art littéraire aura été longtemps de nous le présenter comme un joyeux farceur, un imbu manieur de mots insensés, ou bien comme un obscur nécessitant-nécessiteux les lumières de somptueux initiés au sens obscur des mots oubliés...
Arrière pédants-pédagogues ! Il fut de la lignée des questeurs de l'outre-sens... Guérisseurs en quête de la cure... L'ombreuse ignorance feinte de ce monde, qui veut, fin stratège, masquer, qui veut tourner toute critique (discrimination de vérité) dans des culs de basses fosses, qui veut que tous parlent et parlent et palabrent une langue, des langues que lui maîtrise, que lui traitrise à son aise... L'arme de la critique il l'a tourne à son avantage... Il dénonce le Verbe fait homme même chez ceux-là qui sentent que le verbe de l'homme (qui a jugé le Verbe) ne suffit pas, n'est pas un allié...