Samedi soir, j'avais une soirée prévue depuis des lustres, avec des tas d'amis, et je ne sais pas pourquoi ce soir là et pas un autre, j'avais envie d'être jolie. C'est peut-être le soleil, la chaleur, les hormones, bref. J'ai donc décidé de trouver une tenue à la fois chic et printanière, élégante et stylée.
J'ai affronté des températures caniculaires (oui, dans le Nord Pas-de-Calais il fait chaud, parfois) et j'ai fait du shopping pour trouver LA perle rare qui allait me sublimer et me transformer en une femme trendy mais naturelle, hype mais pas over-lookée. J'ai finalement trouvé la robe parfaite et parfaitement hors de prix chez Sandro. Je suis revenue chez moi dansant (et transpirant) telle l'héroïne de Flashdance - canicule toujours -, me projetant des films de moi dans différentes positions, vêtue de ma robe magique.
Je prends ma douche (15 minutes), je mets de la crème hydratante (10 minutes), je fais mon brushing (30 minutes), je me lisse les cheveux (20 minutes), je me maquille (10 minutes), et je mets ma robe de princesse des villes. Je me regarde dans le miroir, et là... un doute m'assaille. Ou plutôt non. Une certitude : ça ne va pas. Je l'aime puuuuuus.
Elle était magnifique dans le corner Sandro, avec les vendeuses qui me disaient "Mais cette pièce a été désignée pour vous ! AMAGAD !!! Vous êtes la muse de cette robe !" Et puis là, dans mon appart, les vendeuses ne sont plus là, personne ne me rassure, il n'y a pas âme qui vive - sauf Marcel Wondercat, et je vois bien qu'il se fout de ma gueule, avec son regard genre "tu ressembles à rien ma pauvre fille, et en plus elle te fait un gros cul ta robe à 10 000 dolls". Que faire ? J'envoie un MMS à Mika. La réponse est aussi cinglante que sincère, même si toute la diplomatie dont Mika est capable est contenue dans cette courte phrase : "Grâce à Dieu, tu es moins grosse en vrai".
Je suis donc allée à ma soirée de samedi en jean, Converse et top noir. Comme à chaque fois que me prend l'envie d'être jolie pour une soirée. J'ai en effet du me rendre à l'évidence. Cette robe restera ad vitam aeternam dans mon placard, ou si j'ai le courage, sur venteprivee.com. Tout comme ma salopette Paul & Joe, mes santiags Maje, mon boléro jaune fluo Zadig et et tant d'autres fringues improbables issues de mes shoppings pré-soirées...