The impossible Astronaut (1/2)
Saison 6, Episode 1 sur 13
Diffusion vo: BBC 1 – 23 juin 2011
Le docteur réunit Amy, Rory et River Song pour aller faire un petit pique nique fatal qui les conduira ensuite en 1969 dans un certain bureau pas tout à fait rond, mais pas carré non plus.
Bon, si vous êtes Moffatien ou Smithonnois, passez votre chemin. Je vais oser dire du mal de Doctor Who. Pour ne pas changer depuis la saison 5. Russel T. Davies 4ever ! Tennant 4life ! RTD maniac dans la place ! Voilà, vous êtes avertis !
En fait, ce qui me pose problème avec le style donné à Who par Moffat, c’est le constant toutéliage dans un gros foutage de gueule temporel. En gros, il fait ce qu’il veut et tort ensuite les règles comme ça le chante. Alors certes, je suis persuadé que certains d’entre vous vont me trouver moultes exemples de tordage de règles depuis 1963. Tant mieux pour votre culture. Moi, Doctor Who, c’est uniquement la version 2005 (+ le film très drôle avec Eric Roberts fin des années 90). Donc, je considère qu’il y a une base de règles établies par cette nouvelle version et qu’il fallait les respecter. Sinon, cela reste de la pure feignantise que de contraindre les règles à la nécessité scénaristique plutôt que de contraindre le scénario aux règles établies. Voilà, c’est mon point de vue.Donc cela est un premier problème puisque tout devient possible, même ce qui était établi comme impossible. Cf le temps peut être réécrit. Point. Et maintenant, oh ben en fait, tout ne peut pas être réécrit non plus. Il faudrait savoir !
Le second problème est tout simplement l’écriture très complexe avec moultes références, renvois et autre subtilités découlant du tripatouillage des lignes temporelles. Et le style Moffat impose d’être constamment sur la brèche, toujours à l’affut parce que le moindre pourrait être une clé de compréhension. Ou pas. Il n’y a par conséquent pas de scènes où on peut se relacher alors que celles-ci existent dans les épisodes pourtant. Genre aujourd’hui, l’entrepot en 69. Mais non, on peut pas relacher notre attention parce que peut-être que au d’étour d’un dialogue … Et cela m’énerve.
Donc en fait, c’est avant tout une question de style. Soit on adhère au style Moffat qui est très complexe et nécessite une attention permanente. Soit on adhère au style plus « classique » de RTD qui distillait des indices dans chaque épisode sur l’arc de la saison, sans que cela n’impacte l’épisode en question, ni l’arc. (on pouvait rater les inscriptions Bad Wolf ou Saxxon en arrière-plan par exemple).
Donc, je suis parti avec un gros à-priori sur cet épisode. En fait, je ne l’attendais même pas. Et du coup, j’ai eu un avantage sur les fans puisque je n’ai pas été du tout spoilé, ne m’étant nullement intéressé aux promos pour cet épisode. Et oui, donc du coup, j’ai pu savourer encore et encore la meilleure scène que Moffat n’a jamais écrit jusque là : la mort de 11 et son incinération. Pourtant, j’aime bien Matt SMith. C’est juste cette version du docteur que je n’aime pas même si l’épisode a le mérite de me le faire un peu plus aimé. Son coté très joviale et excité n’est qu’une facade derrière laquelle se cache un être finalement assez sombre (la scène du Tardis est très révélatrice de ce coté-là avec un revirement total de son comportement quand il comprend et cherche à savoir ce que lui cachent les trois autres) et égoiste (il est quand même la personne en laquelle il a le plus confiance). Il gagne du coup en profondeur et les compagnons apparaissent plus que jamais comme des outils pour ses propres intérêts et sa propre fins (comme par exemple la mission confiée à Delaware ou encore le fait qu’il envoit sans aucune hésitation Rory dans un endroit sombre, louche et humide. On pourrait aussi y voir de la jalousie simplement. Si Rory se faisait déchiqueter par un alien par exemple, ça arrangerait bien les affaires de 11 … Et finalement, si ce docteur n’était pas l’incarnation des 7 péchés capitaux ?
D’ailleurs, on peut rapporcher cette jalousie du long speech de River sur la perception du docteur par la jeune fille naïve dont il sait tout qu’il choisit à chaque fois comme compagne. Une jeune femme qui lui est par conséquent entièrement dévouée, subjuguée par les merveilles qu’il lui montre. Elle ne peut que tomber sous le charme du docteur et il accepte mal la séparation, encore plus quand la compagne choisit un simple humain. On a des cas dans le passé. On a le cas récent de Donna dont la séparation a poussé le docteur du coté obscur. On peut citer citer Sarah Jane qui éprouve toute sa vie des sentiments pour lui, même malgré la séparation et qui voit sa vie dictée par le docteur puisqu’elle a poursuivi la quête des aliens. On le voit également avec Jack Harkness qui éprouve quelque chose pour le docteur.le docteur se place alors comme élément central de la vie du compagnon ou de la compagne et comme élément unique de leur vie. Il prend un coté déitique du coup. Et les Dieux acceptent généralement mal le rejet, de ne plus être le centre de l’adoration des sujets humains. Oui, je pousse loin la réflexion, mais je vois cela comme ça et faire enquelque sorte du docteur, un méchant serait quelque chose d’assez jouissif je crois.
Pour en revenir à l’épisode, il est difficile à juger parce qu’il manque la seconde partie. Voire même toute l’oeuvre Moffat sur Who pour mieux apprécier l’apport ou le non apport de cet épisode à l’ensemble que composera la réunion de la saison 5 et de la saison 6. De toute façon, vu mon état de mauvaise foi complète sur l’oeuvre de Moffat sur Who, ça sera forcément décevant. Mais nous ne sommes pas encore au 6.13. Et qui sait, Moffat est tellement pervers dans sa torture du téléspectateur qu’il est capable de pousser le vice jusqu’à s’occuper de la saison 7 et de faire une « trilogie » saisonnière. Oui, oui, il peut le faire ! Mais bon, peu importe, ça sera toujours mieux que si Mister Chibnall était showrunner.
Mais donc bon, il y a de bonnes choses. Enfin des pas trop mauvaises. Oui, je vais arriver à dire du pas trop mal. Comme quoi, Moffat progresse. Donc, bref, j’ai bien aimé les silents. Ces grands méchants aliens in black. J’ai beaucoup moins qu’ils soient l’inverse des anges pleureurs. Soit Moffat ne se foule pas, soit ils ont un lien intime entre eux. Et voilà, encore u ndéfaut attribuable pour ma part au style Moffat. Encore un élément sur lequel théoriser. Grrr. Oui, ça pourrait être les anges pleureurs après leur passage dans la faille qui les aurait renvoyé ainsi loin dans le passé, le temps qu’il fasse de la Terre une taupinière géante et installe un QG dans le grenier d’une maison qui donne envie à 11 de se mettre au foot.Autre bon point, les dialogues comiques. Oui, ils sont bien réussis et plusieurs m’ont fait rire comme lorsque 11 désigne le pauvre Rory comme volontaire pour descendre avec River (notez l’importance du avec dans ma phrase même si je préfèrerais qu’il ne soit pas là) ou encore toute l’arrivée excellente dans le bureau ovale.
J’ai bien aimé également Amy et River. Oui, je vais oser le dire mais je n’en avais pas marre d’Amy à la fin de l’épisode (jeu de mot bilingue, comprenne qui pourra). Elle était plutôt bien et Karen Gillian jouait plus ou moins correctement. Je ne l’ai juste pas trouvé terrible quand le docteur meurt mais bon, c’est difficile de jouer juste ce type de scène. Et puis Amy m’a permis de bien délirer avec son mal au ventre à la fin. J’étais là « bah normal, elle n’a pas pissé tout à l’heure ». Et cela peut s’expliquer. Les silents l’ont fait oublié tout ! Y compris comment faire pipi ! Oui, quand je pars en délire, je n’y vais pas à moitié et je vais dans le graveleux. C’est comme ça.
Bref,
Pas de note, on attendra la seconde partie pour voir quelle note j’ai pu mettre entre 0 et 5 sur 10 dans une totale objectivité. Non, je déconne (ou pas) mais globalement, l’épisode est bon, même si quelques scènes cassent le rythme de l’épisode. Le problème que j’ai, c’est vrai le style trop complexe de l’écriture de Moffat. Je doute qu’il soit le meilleur scénariste pour convaincre les américains de regarder en masse Doctor Who, or cette saison est un peu la saison que la BBC cherche à survendre là-bas. Ca se voit d’ailleurs avec les nombreux appels clin d’oeils au public américain, qui faisaient parfois limite prostitution quoi (Stetsons are cools, « I’m the king of ok » devant un dessin d’Elvis, …)