Avec une équipe fortement remaniée, le Stade Français n’a pas fait le poids contre l’Aviron Bayonnais qui a fait la différence en seconde période (54-20).
Les joueurs changent, les erreurs sont les mêmes. Voilà ce qu’on pourrait retenir du déplacement du Stade Français à Bayonne. Dans le coup en première période, les Parisiens, beaucoup trop maladroits et indisciplinés, ont littéralement explosé au retour des vestiaires, encaissant pas moins de cinq essais en l’espace de trente minutes, dont deux alors qu’ils évoluaient en supériorité numérique (14 contre 13).
Une première mi-temps à l’image de la saison
Au vu de l’équipe alignée (dix changements dans le XV de départ), les espoirs de victoire étaient bien minces pour ce déplacement dans le Pays Basque, d’autant plus que tous les esprits étaient déjà tournés vers la réception de Clermont en demi-finale du Challenge Européen, vendredi prochain à Charléty. Malgré tout, on espérait voir une équipe plus relâchée puisque sans pression. Mais comme souvent depuis le début de la saison, les Stadistes se sont montrés bien trop maladroits ballon en main et beaucoup trop indisciplinés pour s’imposer. Tendus, les Bayonnais l’étaient également. Eux avaient l’obligation de s’imposer avec le bonus offensif pour rester dans la course aux barrages. Cette tension était palpable en début de partie et une première empoignade éclatait rapidement (3e). Paris dominait le début de rencontre mais ne concrétisait pas ses occasions et commettait de nombreuses fautes, ce dont profitait parfaitement Boyet pour prendre le score (9-0, 15e). Quelques minutes plus tard, après une belle combinaison, Gurruchaga s’infiltrait dans le camp basque et transmettait au jeune demi d’ouverture Plisson qui venait récompenser la domination parisienne (9-7, 23e). Mais par la suite, Paris était de nouveau victime de ses approximations puisque Marmouyet profitait de deux ballons perdus par les Parisiens pour inscrire un essai entre les poteaux (16-7, 30e). Oelschig remettait son équipe dans les clous grâce à deux pénalités (16-13, 37e). A la sirène, les Basques, à cet instant à trois essais du bonus offensif, choisissaient la pénaltouche plutôt que la pénalité et, après plusieurs temps de jeu, Boutaty aplatissait dans l’en-but parisien (21-13, 40+2e). L’audace des locaux a payé. Un véritable coup dur pour les hommes de Michael Cheika qui ne se remettront pas.
40 minutes en enfer
Poussés par le public de Jean-Dauger, les Bayonnais inscrivaient un essai d’entrée de seconde période par l’intermédiaire de Peyras (28-13, 41e). Comme en première période, les esprits s’échauffaient et cette fois, les sanctions tombaient. Lafond et Roumieu côté bayonnais, et Flanquart côté parisien étaient exclus pour dix minutes (54e). Les Parisiens voulaient profiter de leur supériorité numérique pour revenir au score. Se sentant forts devant, ils prenaient à trois reprise la mêlée plutôt que les points au pied. A cinq mètres de l’en-but bayonnais, le pack parisien mettait son homologue au supplice. L’arbitre M.Cardona aurait pu accorder un essai de pénalité. Il n’en fut rien. Pire, suite à une mauvaise transmission entre Leguizamon et Oelschig, les Basques lançaient le contre. Cent mètres plus loin, Audy anéantissait les derniers espoirs parisiens (33-13, 57e). Dans la foulée, Huget interceptait une passe de Plisson et remontait plus de 70 mètres pour inscrire un nouvel essai (40-13, 59e). Abattus et exténués, les Stadistes commettaient des fautes grossières et écopaient de deux nouveaux cartons jaunes (Marchois 63e et Leguizamon 67e). L’Aviron Bayonnais profitait logiquement de cette double supériorité pour marquer deux nouveaux essais signés Roumieu (68e) et Lacroix (54-13, 73e). En toute fin de partie, alors que les Bayonnais jouaient à 14 depuis l’expulsion temporaire de Da Ros (75e), Leguizamon réduisait légèrement l’écart (54-20, 80e). Alors que Bayonne, auteur d’une très grosse seconde période, n’est plus qu’à un point de la sixième place synonyme de barrage, le Stade Français a subi sa plus grosse défaite de la saison. Une déconvenue que seuls les changements dans le XV de départ et le match contre Clermont la semaine prochaine ne peuvent raisonnablement expliquer. Le mal est profond.