On le lit partout, cet album est sous estimé.
Et pourtant, les membres du groupe ont un faible pour celui-ci.
Nous sommes en 1983, AC/DC sort son 10ème album. L’enjeu est difficile et de taille puisque cet opus va devenir la suite des 3 pierres angulaires de leur discographie.
Highway to hell (1979), Back in Black (1980), For those about to rock (1981).
Ces 3 succès et ceci explique cela, sont produit, mijotés à la sauce Robert John « Mutt » Lange.
Histoire de casser le chemin machine à tubes tracé par Robert, le groupe décide pour la première fois de son histoire de produire et de se lancer en famille dans cette courageuse suite. Avec un seul but brut de revenir aux racines plus roots et plus rock’n'roll comme sur les premiers albums.
D’autant plus, qu’à cette époque c’est l’invasion planétaire de la New Wave of British Heavy Metal, et le courant trash commence à arriver avec Metallica qui sort « kill em all ».
Difficile aussi de se faire une confortable place entre le raz de marée « Thriller », la découverte de Madonna et le Rock de U2.
Car oui, cette année là, il y a beaucoup de musiques qui sortent et souvent de qualité. Pour preuve, la radio RTL2 en fera son fond de commerce avec une playlist inerte qui puise encore et toujours dans le répertoire de 1983.
Mais AC/DC a ouvert en quelque sorte, la voie du gros son commercial.
Les radios du monde entier nous martèlent à partir de cette année : « Gimme all your lovin’ » de ZZ TOP, « Jump » de Van Halen, « Owner of a lonely heart » de Yes, … Le Hard Rock s’ouvre de plus en plus.
Et c’est à la fin de l’été 1983, que FLICK OF THE SWITCH arrive sur les platines des Hardos…
De suite, cet Album m’a conquis grâce à la première écoute de « Nervous Shakedown ». Puissance d’un riff assez simple de guitare que l’on aurait aimé inventer….
Me voilà, encore une fois, rassuré sur Angus Young et sa troupe, qui restent et resteront des Maîtres dans l’Histoire du Rock en matière de compositions qui vous décrassent les cages à miel.
FLICK OF THE SWITCH est un album magique taillé pour la scène.
Le groupe est en pleine forme pour sa tournée mondiale avec notamment la participation à 8 festivals des « Monster of rock ».
Mais les dates française ne feront pas le plein.
AC/DC véhicule peut être l’image d’un groupe dépassé qui ne peux pas aller plus haut. Un groupe dont on en a fait le tour… au milieu de toutes ces nouveautés.
Peut être aussi un côté Has been dans notre contrée. Il y avait plus ici, des secoueurs de têtes sur « j’ai trop saigné sur des Gibsons » ! « Quand la musique est bonne » !
Pourtant, l’intro de « Guns for Hire » est l’une des meilleures introduction du groupe en live.
Chanceux sont ceux qui ont vu l’entrée de leur nouvelle prestation scénique où ce fabuleux titre plantait d’emblée le décor (concernant la France c’était en 1984).
FLICK OF THE SWITCH est une pépite ciselée où chaque riff est un danger. Où la voix de Johnson explose pour chanter sa frustration. Les textes prendront d’ailleurs de nouvelles directions…
FLICK OF THE SWITCH est le dernier album d’une superbe suite dont l’énergie ne sera retrouvée qu’en 1992 avec la sortie du live.
Au sommet de ce pilier du rock intemporel se trouvait un triangle… FLICK OF THE SWITCH rajoute un angle à celui-ci.
Modifiant, par la même occasion, son sommet. Avec sur ce piédestal, ce nouveau bloc plus stable qui assoit la superstructure qu’est AC/DC.
Tracklist
1.Rising Power
2.This House Is On Fire
3.Flick Of The Switch
4.Nervous Shakedown
5.Landslide
6.Guns For Hire
7.Deep In The Hole
8.Bedlam In Belgium
9.Badlands
10.Brain Shake
La raison ou les raisons pour laquelle je prend plaisir à réécouter cet album :
Album homogène dans son ensemble. Disposant de plusieurs morceaux (en fait, presque tous), non pas tubesques, comme sur les précédents mais combinant simplement dans un ordre bien choisis,des titres carrés, bien ficelés avec des refrains accrocheurs. Dans la tradition du vrai Hard-Rock. Celui qui donne envie encore de bouger et de secouer la tête presque 30 ans après.
Disons que, 6 morceaux sur les 10 auraient pu devenir des grands classiques du groupe.
Pour moi, ce sont des titres incontournables et lorsque je sors ce disque de sa sobre pochette blanche je sais toujours à quoi m’en tenir et dans quelle direction je vais.
Un titre : Dur de choisir parmi ces 6… Disons que j’ai un faible pour« Bedlam in Belgium » qui raconte l’histoire du « Chahut en Belgique ». Anecdote racontant leur tournée 1977 où ACDC jouait tellement fort qu’une fois en Belgique les flics furent obligés de les sortir de scène en les menaçant avec leur armes. Titre relatant l’ambiance d’un gros bordel général dans ces communions rock’n'rollesques.
et pendant ce temp là en 1983 au pays des fans de Johnny on écoutais : les débuts de Goldman, « C’est bon pour le moral » de La Compagnie Créole… Gilbert Montagné, Bernard Menez, Jakie Quartz, « la danse des mots » de Mondino et « l’apérobic » des Charlots…
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