The Missing Room : nouvel album de Moriarty, confirmation de talent

Publié le 25 avril 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Moriarty fait partie de ces groupes qui véhiculent tout un imaginaire associé à leur musique. Si la formation est française il est évident que les mélodies évoquant le grand ouest avec notamment l'association banjo/harmonica se révélent assez efficaces quand il s'agit de nous embarquer vers des contrées lointaines  , du côté du bon view Far West et son imagerie traditionnelle. Le look délicieusement rétro de Rosemary (au chant) et sa voix si particulière appuient l'effet :  Dépaysement garanti. 


Les morceaux de ce nouvel album ne surprendront pas ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts mais j'en retiens quatre qui se démarquent de l'ensemble :  Serial Fields  où les voix, à peine audibles, laissent une belle place à l'instrumental et qui évoque puissamment (avec des sons de la vie quotidienne, dialogues et bruits familiers), des images et ambiances dans lesquelles on se sent totalement immergé. Julie Gold's Candy Cane quant à lui est un très beau duo où une voix masculine rejoint celle de Rosemary pour un échange séduisant tandis que sur Mah-Jong Rosemary s'amuse avec la rythmique du phrasé. Quant à Roboto Hoshii qui cloture l'album, il me fait l'effet d'un chant de sirène : irrésistible...

Gee Whiz But This Is a Lonesome Town (2007) leur premier album a été disque d'or un an après sa sortie, on souhaite à ce nouvel opus "the missing room" la même jolie destinée. Il est bien parti pour faire aussi bien puisqu' il s'inscrit dans la continuité du travail de Moriarty :  indépendant des modes, clairement teinté folk-country et parfaitement produit. Pas de révolution à l'horizon mais à quoi bon? Les retrouvailles sont si chaleureuses qu'on ne le regrette pas un instant.

Et puis rompant avec la tradition du schéma habituel : Sortie d'album  puis tournée, Moriarty a d'abord arpenté les scènes avant de sortir ce disque; le groupe se dit persuadé que "les morceaux enregistrés après le contact avec le public sont meilleurs". (Qu') Il portent l'énergie de la scène". Et là je salue la démarche.

Alors bien sûr, oui, toi qui me connais personnellement, je t'entends déjà : "Toi, de toute façon, dès qu'il y a un banjo..."

Oui. C'est vrai. Mais là on va au delà de l'effet érotico-musical d'un de mes instruments fétiches. C'est bien plus riche.

The Missing Room n'est rien de moins qu'un de ces albums qu'on peut écouter en boucle sans se lasser, heureux de l'unité artistique qui s'en dégage, bercé par les ambiances au parfum d'évasion et rassuré par les évocations nostalgiques des titres qu'on a déjà aimé.

Si Jimmy a fait le succès de Moriarty. The Missing Room transforme l'essai. Bien joué.

Disponible en digital depuis le 14 mars 2011, The Missing Room est disponible en physique dès le 26 avril.  Toutes les dates de concert de Moriarty sont à retrouver ici...