Chronique du lundi 25 avril 2011.
A une journée de la fin, les choses commencent à se clarifier en haut du classement. Même si on ne connaît pas encore les 4 barragistes, et surtout quelles équipes joueront à domicile, il est possible, il n’est jamais trop tard, de voir quels sont les favoris…
Toulouse encore incontournable ?
En gagnant avec le point de bonus contre Bourgoin, Guy Novès peut maintenant gérer sa fin de saison. Il peut faire tourner son effectif pour une dernière journée qui aura lieu une semaine après la demi-finale Européenne, ce qui ne l’empêchera pas de proposer une équipe compétitive pour recevoir Clermont, qui a besoin de l’emporter pour jouer son barrage à domicile. Ensuite repos et, peut-être, la finale européenne à jouer contre Perpignan ou Northampton. Une hypothèse qui voudrait que Toulouse joue sa demi-finale une semaine après la finale Européenne avec, du coup, l’obligation de remplacer les joueurs les plus éprouvés par un tel match. Par rapport à l’an dernier, où le manager Toulousain avait fait l’impasse sur la demi-finale de Top14 car celle-ci avait lieu une semaine avant la finale de HCup, le manager Toulousain peut, grâce au calendrier, se permettre de garder une ossature forte pour jouer, éventuellement, les 2 derniers matchs de la saison. Du coup, à moins d’un énorme coup de fatigue toujours possible sur la fin, les Toulousains seront favoris pour jouer le titre. Et je ne parle même pas du cas où ils seraient éliminés en demi-finale de HCup et disposeraient de 2 week-ends de repos avant les demi-finales.
Qu’est-ce qui pourrait gêner les Toulousains ? Quand ils évoluent à leur meilleur rugby, il n’y a pas d’équipe qui puisse véritablement leur barrer la route. Et quand ils n’évoluent pas à leur meilleur rugby, ils gagnent quand même, comme contre Biarritz en HCup. Seul bémol dans le jeu Toulousain, la charnière, où les blessures se sont, cette saison, accumulées. Les retours de Vergallo et Kelleher à la mêlée et de Skréla, voire Michalak, à l’ouverture devraient permettre à l’équipe d’être au complet pour la fin de saison. Mais, sait-on jamais, l’avènement de Doussain peut, aussi, être pour cette fin de saison. Comme quoi, avec leur effectif, les Toulousains ont toujours une longueur d’avance.
Toulon, la voie royale ?
Et si le grand favori était Toulon ? En battant Montpellier lors de la dernière journée, une équipe en perte de vitesse actuellement, les Varois seraient, bien sûr, qualifiés mais en plus, auraient toutes les chances de jouer le match de barrage à domicile. Du coup, avec en plus des demi-finales à Marseille, les Toulonnais se voient offert une voie royale jusqu’à la finale. Est-ce que l’avantage du terrain suffit toujours ? Non, bien sûr, mais cette équipe qui, encore plus que les autres, fonctionne par explosion, sort d’une période difficile où elle a joué sa survie à chacun de ses matchs. Du coup, s’ils gagnent le difficile pari de la qualification, les joueurs Toulonnais seront libérés et, en jouant à domicile ou presque, deviendront très difficile à battre.
Même si leur parcours peut être semé d’embûches, un barrage contre Clermont, une demi contre Toulouse, les Toulonnais ont les ressources pour s’imposer. Un pack qui a bougé celui de Perpignan en quart de finale de la HCup, une troisième ligne royale, même si elle a, ces dernières semaines, perdu un peu de sa magie, et Jonny Wilkinson pour prendre le match et le score à son compte sont autant d’atouts, sans parler d’une ligne de trois-quarts qui n’a encore jamais trouvé sa vitesse de croisière mais qui possède en Lovobalavu, Loamanu, Lamont et même Sackey des individualités capables de faire la différence à n’importe quel moment. Maintenant, encore faut-il gagner à Montpellier…
Et les autres ?
En dehors des rouge et noir, il existe, bien sûr, d’autres possibilités, notamment en ciel et blanc. Le Racing-Métro est en train de boucler une saison exemplaire et s’est positionné en favori possible depuis sa victoire éclatante face au Stade Toulousain au Stade de France. Avec un pack très difficile à bouger et très bien organisé, une ligne défensive jamais complètement battue et des individualités derrière, comme Bobo ou Steyn, capables de prendre le match à leur compte, cette équipe a tous les atouts pour battre tous ses adversaires. Il existe néanmoins quelques périls sur la route des ciels et blancs.
Le principal est que les joueurs franciliens disposeront de 3 semaines de repos d’ici leur demi-finale. Cela parait paradoxal au pays où l’on joue trop, mais le risque de perte du rythme et des automatismes existe. En rugby, rien ne remplace l’intensité des matchs et le Racing-Métro rencontrera, en demi-finale, une équipe barragiste qui aura un match couperet en plus que son adversaire. C’est peu mais cela peut faire la différence dans une rencontre qui va certainement basculer sur des détails. Ensuite, le fait de jouer à Marseille, donc plutôt à l’extérieur, quel que soit l’adversaire, et le fait de manquer d’expérience commune pour ce type de rencontre peut jouer en défaveur de cette équipe. Même avec des habitués des matchs internationaux comme Chabal, Nallet, Steyn, Fall, Bergamasco, Festuccia, Cicero ou Dellape.
Clermont est le champion en titre et possède une équipe dont les qualités sont indéniables. Le seul problème est que le titre n’est, semble t’il, toujours pas complètement digéré et que les joueurs paraissent moins affamés que la saison dernière. Le match de la dernière journée à Toulouse sera, à ce niveau, très significatif. Si les Clermontois s’imposent et arrachent ainsi un barrage à domicile, cette rencontre peut servir de déclic et aider cette équipe à retrouver l’envie et la réussite de la saison dernière. Sinon…
Castres est encore en phase d’apprentissage. Les Tarnais ont certainement franchi un palier par rapport à la saison dernière mais on sent cette équipe encore en dedans. Elle aura besoin de jouer son barrage à domicile pour accéder aux demi-finales, ce qui veut dire aller gagner à Perpignan pour la dernière journée. Le challenge n’est pas si inaccessible qu’il n’y parait car les Catalans n’auront rien à attendre de cette rencontre et auront certainement, encore, dans leur tête, la demi-finale de HCup. Alors pourquoi pas l’équipe de Castres en demi-finale…
Biarritz, enfin. L’équipe qui sait faire déjouer ses adversaires. Les Biarrots ne semblent pas pouvoir jouer leur barrage à domicile, ce qui va sacrément compliquer leur tâche, surtout s’il s’agit d’aller à Clermont ou Toulon. Malgré le retour d’une paire de centres Traille – Bosch qui pourrait enfin amener un certain équilibre dans le jeu Biarrot et donner à cette équipe la capacité de pratiquer le jeu complet capable de mettre à mal n’importe quel adversaire, les Basques devraient avoir du mal à atteindre Marseille et encore moins le Stade de France. C’est la grosse côte de cette fin de saison mais Biarritz a prouvé que c’est quand on attend le moins cette équipe qu’elle est capable d’étouffer ses adversaires les uns après les autres. Alors…
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