I Spit On Your Grave

Le slasher est un genre moribond, où quelques pépites au fil des années nous laissent croire qu’on peut encore espérer voir de belles scènes gores mises en scène avec de vraies idées. Mais après dix ans de Saw et dérivés, dur de croire qu’on sera encore surpris. Reste que ce remake de I Spit On Your Grave (Meir Zarchi, 1978) est des plus efficaces, et marque les esprits par quelques beaux moments de gore attitude.

Ecrivain en mal d’inspiration, Jennifer arrive en plein forêt pour trouver la quiétude nécessaire à son nouveau livre. Mais rencontrant une belle bande de chasseurs locaux, elle est violée puis laissée pour morte. Pas forcément moribonde pour autant, elle revient de ses blessures et entreprend de se venger de belle manière de ses tortionnaires… L’image de l’Amérique profonde ne sera définitivement pas belle pour le cinéma. Dès qu’on passe les limites des villes, le film d’horreur s’attache à décrire les habitants de la campagne comme de vrais sauvages. Et si ici, on s’en doute dès le départ, voici que nos locaux de l’étape se révèlent être de jeunes frustrés, décidés à se faire la main sur la jolie citadine débarquée en ville. Un cheminement sans surprises verra cette dernière remettre les compteurs à zéro de belle manière. Dans un enchaînement un peu tardif (la tendance actuelle étant de faire monter un faux suspense sur la moitié du film, avant de déchaîner les effets plus ou moins réussis) mais assez brillant, digne des pires pièges de Saw, Jennifer dérouille le rouste campagnard sans complexe, et a notre plus grand bonheur.

Et malgré ses défauts inhérents au genre (ou du moins aux tendances actuelles de ce type de film), ce I Spit On Your Grave se révèle assez jouissif sur la forme pour le fan de slasher, plus ou moins inspiré de Delivrance à la sauce Saw. On appréciera les différentes formes de revanche, après une scène de torture et viol assez crue, plus rurale que la version de Gaspard Noé. Film sans réellement fond, ce retour de tombe est encore inédit chez nous, car comme d’habitude les vraies pépites du cinéma de genre sont encore bridées en France. Encore que, on aura droit à un joli avertissement sur la jaquette vu le contenu.